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Critique Ciné : Prêt à Tout, romcom déshydratée

Publié le 31 janvier 2014 par Delromainzika @cabreakingnews

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Prêt à Tout // De Nicolas Cuche. Avec Max Boublil, Aïssa Maïga et Patrick Timsit.


Le réalisateur du tout à fait honorable La Chance de ma Vie ne tente malheureusement pas se renouveler avec cette comédie mécanique qui n’offre rien de bien nouveau à un genre épuisé jusqu’à l’os. L’idée de base de Prêt à Tout prêtait au film des allures de petite comédie sociale sympathique et en ressort une mixture assez décevante. Un mélange de tout ce que le cinéma français peu régurgiter chaque année dans le genre, la sympathie de Max Boublil et Aïssa Maïga en plus. Ce petit plus qui tente d’aider le film à sortir la tête de l’eau n’est malheureusement pas suffisant pour donner à cette comédie de la substance à son sujet. Ce qui est franchement dommage car il y avait largement de quoi faire. Nicolas Cuche met tout cela en boite avec la dextérité d’un molosse. Si sa précédente comédie lorgnait sur la romance à l’américaine, on se retrouve ici dans un truc très français : la grève. Difficile de rater un sujet si hexagonale et pourtant, c’est ce qui se passe bien que Nicolas Cuche ne soit pas Ken Loach. Il faut dire que l’histoire est prévisible et qu’elle ne réserve aucune surprise.
À 30 ans, Max a fait fortune sur internet avec ses deux potes et profite de la vie au soleil. Mais il se lasse de cette existence et ne cesse de penser à son amour de fac, Alice, une fille pétillante, engagée, pleine d’idéaux... qui ne s’est jamais intéressée à lui. Pour se rapprocher d’Alice, Max rachète l’usine en faillite dans laquelle elle travaille. Et sans jamais dévoiler sa fortune ni son nouveau statut de patron, il se fait passer pour un simple ouvrier. Prêt à tout, il dépense sans compter pour faire le bonheur d'Alice, de son fils Valentin et de tous les ouvriers de l’usine ; Il abandonne sa vie de millionnaire pour travailler à la chaîne et ne cesse de mentir par peur de décevoir.
Le spectateur que je suis attendait bien plus qu’une comédie où tous les gags sont plus ou moins dans la bande annonce (en tout cas, c’est ce que j’ai ressenti). Je suis certain que cette histoire d’amour et même la crise sociale qu’il y a derrière étaient deux sujets qui étaient fait pour s’entendre mais il ne se passe rien. Hormis l’alchimie qu’il y a entre Max Boublil et Aïssa Maïga, qui est sûrement l’un des rares attraits de Prêt à Tout, je n’ai rien ressenti. Si j’étais près à mettre de côté le début assez grossier de l’histoire (tout d’un coup Max pense à une idée de génie et tout d’un coup il devient millionnaire), sans parler du fait qu’ils ont gagné seulement un peu plus de 3 millions de dollars (leur site s’étant vendu à 10 millions de dollars) alors peut-on m’expliquer comment on peut vivre sa vie dans un palace en Thailande sans gagner de l’argent pour boucher les trous ? Je me le demande bien mais peu importe. Ce ne sont que des détails sur lesquels je pouvais passer.
Notamment car la bande annonce m’avait plu et que j’avais envie de tomber sous le charme de Max et Alice. Sauf que tout ce que Prêt à Tout tente de faire tombe plus ou moins à l’eau. La crise sociale est bâclée pour se concentrer sur des extravagances en tout genre que l’on voit également dans la bande annonce. Finalement, Prêt à Tout est donc un film bande annonce qui n’a rien à nous offrir de plus. Ce qui est bien dommage quand des films romantiques il en naît des centaines chaque année. Du coup, cette comédie laisse le spectateur pantois, se demandant légèrement ce qu’il vient faire là. C’est vraiment fait avec les pieds, trop clipé (ces images qui pourraient être tout droit sorties du clip d’une chanson potache de Max Boublil) et je trouve dommage que la pétillante Aïssa Maïga se retrouve la dedans alors qu’elle mérite beaucoup plus. En somme, oubliez Prêt à Tout et préférez lui autre chose (même si ce n’est pas très rose).
Note : 3/10. En bref, une romcom française déshydratée de toute bonne substance.


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