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Zabounga, éditeur de Bandes-Dessinées 100% Web

Publié le 27 septembre 2012 par Dreesens @dreesens

Je vous propose un interview de Gilles Coiffard, le gérant de Zabounga, un éditeur de Bandes-Dessinées de Luxe.

Gilles, vous avez un positionnement original : vendre des tirages de luxe de Bandes dessinées via le Web, pouvez-vous nous en dire plus ?

Avec François Boucq et Mohamed Aouamri, deux grands noms de la bande dessinée, nous avons eu envie de proposer aux fans des albums que les dessinateurs pourraient contrôler du début jusqu'à la fin de la production, que ce soit le contenu, la forme, le nombre d'exemplaires, le prix... Des albums qui mettent en valeur leur travail, des albums réellement luxueux, qui valent le prix de vente, que les gens en aient pour leur argent.

On s'est dit que les seuls qui pouvaient organiser ça, les seuls en qui on avait confiance... c'était nous-mêmes.
Ensuite, pour ce qui est du mode de diffusion, le web semblait le plus évident, le plus simple, même si nous proposerons quelques albums aux 4 libraires qui ont soutenu notre projet depuis le début.

Comment avez-vous trouvé vos acheteurs ? Est-ce que cela a été compliqué ?

On a commencé avec les réseaux dits sociaux, on a annoncé notre projet extraordinaire à tout l'univers... et on a touché 3 personnes. Dépités, au bout de 2 jours, nous sommes allés sur des sites spécialisés en bédé comme l'excellentissime BdGest et en 1 journée, 30 exemplaires étaient vendus. Ensuite, les gens ont été merveilleux, le bouche à oreille était lancé et ce n'est qu'à ce moment-là que les réseaux sociaux ont été utiles. Au final, nous avons bouclé notre première souscription en moins d'un mois (alors qu'on avait prévu le double !).

Justement, votre page Facebook est très alimentée et il y a beaucoup d'interactions avec vos acheteurs. Pensiez-vous avoir autant de proximité avec vos acheteurs au départ du projet ?

C'est vrai, les gens à qui nous nous adressons sont de vrais fans, des fous furieux, des passionnés. Ils réagissent avec énormément d'enthousiasme sur notre page. Pour François Boucq et Mohamed Aouamri, c'est un véritable plaisir de découvrir les messages de leurs fans, leurs encouragements, leur joie. A la base de notre projet, il y avait l'envie de créer du lien entre dessinateurs et fans. Donc toutes ces réactions, nous les espérions, nous en rêvions secrètement. Nous sommes donc extrêmement fiers du bon déroulement des opérations, du fait que seuls les fans nous ont soutenus, et cela nous conforte dans notre projet.

Vous êtes très présents sur Youtube. Pourquoi avoir choisi ce média social tourné vers la vidéo ? (la chaîne YouTube de Zabounga)

Pour plusieurs raisons. Nous avions zéro euro de budget en publicité. Mais nous voulions toucher le plus de gens possible. Et comme Jean Mach, réalisateur de ciné, est un de nos amis, on s'est dit : et si on faisait des sketchs pour vendre notre bazar ?

On s'est tous retrouvé un samedi après-midi, on s'est enfermé dans l'atelier de François, et on s'est amusé devant la caméra. Les gens ont pu découvrir le vrai visage de François et de Mohamed, ils ont vu qu'ils étaient déconneurs, que le projet était bon enfant, qu'on était passionnés et très motivés. On a reçu de nombreux messages de remerciement pour avoir osé faire ça. En moins d'un mois, nous en sommes à plus de 1.600 vues à travers le monde dans plus de 25 pays ! Imaginer qu'un gars au Kazakhstan ait pu regarder nos bêtises, moi, ça me met en joie.

La visibilité que nous offraient ces films, la " viralité " éventuelle, et surtout la possibilité de rassurer nos acheteurs potentiels par le biais d'images et d'un ton, tout cela était pour nous primordial à la réussite de ce petit projet complètement fou.

Est-ce que vous pensez que cela a permis à des prospects de souscrire à vos ventes en voyant cette proximité ?

J'imagine. Avec ce projet, malgré le prix élevé d'un album édité en très peu d'exemplaires et fabriqué en France de manière non-industrielle, l'enthousiasme des gens a été tel que certains ont eu envie de soutenir le projet rien que pour qu'il puisse réussir et exister. Sur notre page Facebook ou sur les forums auxquels nous avons participé, certains nous contactaient pour nous dire " Hé : je fais des ventes eBay cette semaine. Dans le descriptif de chacune de mes annonces, j'ai mis un lien pour aller sur la page de zabounga.com ! ". D'autres se faisaient virer des forums tellement ils laissaient de messages pour que l'annonce de notre projet reste en première page.

De très nombreuses personnes (dont trois jeunes femmes) nous ont contacté pour nous dire : " Je n'ai jamais acheté ce genre de livre, ce sera mon premier, mais je veux vous aider, je crois en cette histoire ".

Le lien, la proximité avec nos souscripteurs est, par la force des choses, devenu très fort. Et ça nous motive, ça nous gonfle à bloc pour leur offrir le plus beau des ouvrages. C'est ce qu'ils auront. Et si le Ciel est avec nous, nous leur proposerons régulièrement de nouveaux livres tout aussi beaux, tout aussi luxueux.
Toujours en nous amusant avec des vidéos, toujours par le biais du web, toujours avec comme objectif de faire plaisir aux collectionneurs et de mettre en valeur le travail des artistes.

Pour en savoir plus : Zabounga, édition de tirage de bandes dessinées de luxe


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