la pluie broute le silence
des livres en or tombent des mains endormies
plus pesants que des haches
comment ne pas écrire
arrêter ce tremblement horrible
avec ses cris de bête refroidis
si misérablement
je suis comme le musicien de bar
qui passe le chapeau
quand cesserai-je d'être un faussaire
terrassé par des énergies contraires
je n'ai rien écrit de ce que j'ai vu
je n'ai rien vu de ce que j'ai écrit
tout est brouillé distant opaque
comme si l'arc des voyelles
ne parvenait jamais à bander le vif
nous restera l'oubli
pour n'offenser personne