Le répit n’aura été que de courte durée. Si le président avait regagné trois points de cote de popularité en décembre dans le sondage mensuel Ifop/Paris Match, voici qu’il replonge à son plus bas niveau atteint depuis le début du quinquennat : seulement 23% des personnes interrogées approuvent son action politique, tandis que 76% (+3) déclarent la désapprouver (1% ne se prononcent pas).
Hémorragie à gauche
Sa conférence de presse du 14 janvier, que certains médias avaient qualifié de réussie, n’a pas su convaincre les gens de gauche. Le prétendu « virage social-libéral » de sa politique économique, avec l’annonce en fanfare du « pacte de responsabilité », n’est pas parvenu à amadouer l’électorat centriste et de droite, et semble avoir effrayé ses partisans, à l’extérieur comme à l’intérieur de la majorité présidentielle. Seulement 25% des sympathisants du Front de Gauche (-14) et surtout 30% de ceux d’Europe Écologie-Les Verts (-11), pourtant composante de la majorité, approuvent aujourd’hui l’action de François Hollande.
L’annonce d’une nouvelle hausse du chômage (+ 10 200 en décembre pour les demandeurs d’emploi ne travaillant pas du tout) a dû également peser dans la balance : ce sujet arrive en tête des sujets de conversation des Français (il est cité par 67% des sondés) : l’imprudente communication du Président autour de « l’inversion de la courbe du chômage » lui revient comme un boomerang.
Politique étrangère : le chef de l’État ne convainc plus
Ce nouveau sondage a de quoi inquiéter François Hollande car le seul domaine pour lequel son action était jugée positive jusqu’ici, la politique étrangère, ne recueille plus désormais l’assentiment des Français. En effet, son action sur la scène internationale est moins appréciée que par le passé. Moins de la moitié (49%) des personnes interrogées jugent que le chef de l’État défend bien les intérêts de la France à l’étranger, soit une baisse de 5% depuis la précédente étude.
L’opposition commencerait-elle à en profiter ?
Depuis le début du quinquennat, la baisse continue de la popularité de l’exécutif ne profitait pas à l’opposition. Ce mois-ci, l’opposition progresse assez fortement : 42% des sondés (+5) estiment qu’elle ferait mieux que le gouvernement si elle était au pouvoir, même si une nette majorité (57%) pense encore l’inverse.
Sondage réalisé par téléphone du 31 janvier au 1er février auprès d’un échantillon de 1 007 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Méthode des quotas. Marge d’erreur variant entre 1,4 et 3,1 points.