Par Thibault Doidy de Kerguelen.
Ce préambule étant posé, il faut reconnaître qu’actuellement, le seul personnage du cinéma politique français qui pose les vrais problèmes dans ses débats et qui connait le mieux ses dossiers semble bien être Marine Le Pen (ce qui ne veut pas dire que les solutions qu’elle propose soient les meilleures). Son débat récent face à Moscovici en est encore une démonstration. De tous les contradicteurs qui ont débattu avec le ministre le seul, absolument le seul qui ait abordé le sujet des banques et de leur risque systémique est… Marine Le Pen ! C’est fou qu’une avocate a priori pas férue d’économie et se référant une phrase sur deux à un économiste stalinien soit la seule qui ait le cran, l’aplomb et les arguments pour mettre le nez du ministre dans ses mensonges ! Dans ce débat, que je vous propose en vidéo ci-dessous, à la question concernant les apports récents de l’Union Européenne, Monsieur Moscovici ose citer la réforme bancaire. Il est repris de volée par Le Pen qui lui jette à la figure la réalité de la situation des banques, pire que ce qu’elle était au moment de la crise de 2007/2008 et qu’aucun fonds de garantie quelconque ne peut couvrir (surtout quand ce fonds de garantie est alimenté par des banques qui reçoivent préalablement de l’argent public à cet effet). Et là, incroyable, le ministre ment. Il affirme de manière péremptoire que les banques vont bien, que leur solvabilité est excellente et que Madame Le Pen est une menteuse !
Ne vous en déplaise, Monsieur le Ministre, et une image valant 1000 mots, je vous propose de regarder ci dessous la visualisation du rapport actif/fonds propres des banques françaises.
Et si vous avez du mal à lire un graphique ou à visualiser, voici un mini tableau tout aussi explicite:
Il s’agit d’un petit aperçu de la situation des plus grandes banques françaises à la fin du 2ème trimestre 2013, en milliards d’euros. Si vous lisez régulièrement les articles de Jean Pierre Chevallier sur MaVieMonArgent, vous êtes au courant de la réalité de cette situation.
Certains diront que ce n’est pas là le seul mensonge du ministre dans ce débat ni dans ses interventions. Mais comme il nous semble que le risque de crash bancaire est un des risques les plus graves qui nous pendent au-dessus de la tête et que justement, ni les institutions européennes ni le gouvernement français n’ont fait ce qu’il fallait pour protéger les déposants (où est la séparation et le contingentement des activités de dépôt promise par le candidat Hollande ?), le mensonge du ministre est un des plus graves.
Avec les précautions déjà citées plus haut, je vous invite à visionner ce débat :