Ou comment le Canada compte sur les propriétaires de patinoire pour surveiller les fluctuations des températures hivernales.
Se basant sur les relevés de températures des 50 dernières années collectées par 'Canada Environment' dans les stations météos du pays, un groupe de géographes de l’université Wilfrid Laurier en Ontario eut l’idée en 2013 d’impliquer,sur la base du volontariat, les amateurs de glisse qui possèdent une patinoire dans leur jardin ou leur cour. Ces géographes espèrent ainsi suivre la qualité de la glace au quoitidien et avoir des indices quant à la tendance climatique, hiver après hiver. En effet, en 50 ans la saison de patinage s'est raccourcie de 1à 2 voire 3 semaines selon la localisation des patinoires.
Il faut savoir que le Canada et certains des états au nord des États-Unis ont une longue tradition de patinage. La patinoire a en effet un statut quasi mythique. Dès que les températures le permettent, cours et jardins de particuliers sont transformés en patinoires de plein air pour le plus grand plaisir des enfants qui peuvent ainsi s’adonner, à la sortie de l‘école, au hockey sur glace, curling et autres sports de glisse. Les canadiens aiment bichonner leur patinoire pendant la saison hivernale- véritable lien social.
Les scientifiques redoutent la disparition progressive de ces patinoires de plein air à cause des changements climatiques.
Aussi pour étudier ces changements ils ont eu l’idée de mettre à contribution les propriétaires de ces patinoires individuelles en les associant à leurs observations . Ainsi, les volontaires deviennent des scientifiques d’un hiver et constituent un réseau d’informateurs précieux car il y a bien plus de patinoires que de stations météo.
Pour cela ils ont créé un site en ligne -Rink Watch –où ils invitent les volontaires à inscrire leur patinoire et à rendre compte au quotidien de l’état de la glace: est-elle praticable ou non.?, «skatebale or not ?». Les scientifiques en herbe sont appelés à géolocaliser leur patinoire personnelle sur la carte Google map, ils peuvent mettre en ligne des photos de leur patinoire, comparer leurs données avec celles d’autres patinoires voisines ou plus distantes...et bien sûr indiquer par oui ou non si leur patinoire est praticable.
Quand ils ont lancé leur site en 2013, les scientifiques espéraient une centaine de volontaires. Leurs espérances ont été largement dépassées avec plus de 1000 inscriptions dès la première année, ce qui leur permet d’avoir une base de données conséquente.
Ce genre d’observatoire participatif a le mérite d'impliquer des citoyens scientifiques et de permettre une prise de conscience essentielle sur l'environnement.
Ce peut-être pour observer la glace des patinoires ou encore la nature. Peut –être connaissez-vous le site français ‘oiseaux des jardins ’ qui recense vos observations des oiseaux de votre jardin.
Encore au Canada, il y a aussi Snowtweet : il vous suffit de tweeter la hauteur de neige ainsi que le lieu ou le code postal de vos mesures en faisant précéder de la mention " # Snowtweets" (exemple: # snowtweets 4 po à Palmerston North 4414 ) pour contribuer à la recherche scientifique en temps réel.
Mais peut-être connaissez-vous d’autres exemples d’observatoires participatifs que vous aimeriez partager.