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METROÏD PRIME : quand Samus a pris des formes

Publié le 13 février 2014 par Be-Games @be_games

Aujourd’hui, c’est encore un retour de plus de dix ans en arrière que je vous propose avec ce rétro-test de Metroïd Prime, le premier épisode en 3D de la saga de Nintendo. Nous sommes en mars 2003 et il aura fallu attendre une décennie depuis le cultissime Super Metroïd pour revoir la belle Samus mais l’attente en valait la peine.

Pas là pour Samus-er

Metroïd Prime : Ce boss ne devrait pas vous poser trop de soucis.

Ce boss ne devrait pas vous poser trop de soucis.

La séquence d’introduction, sans dialogue à rallonge, rappelle brièvement le combat de Samus Aran contre les Metroïd et plonge le joueur dans l’ambiance sombre et oppressante typique de la série. La chasseuse de primes de l’espace est envoyée en mission sur un vaisseau à la dérive pour enquêter sur les causes de sa désertion. À peine arrivé, on comprend que l’on n’est pas là pour faire du tourisme. L’absence de musique laisse la part belle aux bruitages, seul le bruit des pas de Samus explorant la carcasse du vaisseau vient troubler le silence. Ce premier niveau s’assimile à un tutorial géant, notre héroïne disposant encore de tous ses pouvoirs, chacun étant mis à contribution face aux dangers qui ne tardent pas à survenir. Comme d’habitude dans les jeux Metroïd, Samus Aran perd tous ses pouvoirs à la fin de ce premier niveau et va devoir les récupérer par la suite, agrémentés de quelques nouveautés bienvenues. Si certains pourront y voir un manque d’innovation dans le déroulement du soft, d’autres, moi y compris, y voient la pérennité d’une marque de fabrique de la série qui n’a plus à démontrer son efficacité.

Inside Samus Aran

Metroïd Prime : Le rayon de glace est particulièrement efficace pour stopper les ennemis.

Le rayon de glace est particulièrement efficace pour stopper les ennemis.

La nouveauté la plus visible de cet opus « Prime » est le passage de la 2D latérale à une vue subjective et des environnements en trois dimensions. À l’origine, le jeu avait été pensé pour être un TPS dans la veine d’un Gears Of War (pour employer une référence moderne) mais le transfert du jeu de la Nintendo 64 au GameCube a changé l’orientation du gameplay. On craignait de voir le jeu virer en un ersatz de Doom dans l’univers de Metroïd, où le cerveau des joueurs ne serait mis à contribution que pour choisir entre les torpilles à photons et les missiles à plasma. Heureusement, ces craintes se sont avérées infondées et le titre nous propose beaucoup plus d’exploration et de phases de plate-formes que du bourrinage furieux, la « patte » Metroïd étant parfaitement transposée en trois dimensions par les gars de Retro Studios. Si vous cherchez un soft où il suffit de tirer sur tout ce qui bouge comme un possédé pour avancer, vous vous trompez de jeu.

Metroïd Prime : Les passages en Morphing Ball se gèrent facilement.

Les passages en Morphing Ball se gèrent facilement.

Les déplacements de Samus se font d’une manière assez inhabituelle pour les FPS du GameCube. En effet, tout se gère avec le joystick gauche, le stick-C ne servant qu’à changer la fonction du bras-canon de la belle. Le bouton R, habituellement utilisé pour tirer, sert ici à viser, le tir avec le canon s’effectuant avec le bouton A. Le B sert à sauter, le Y à tirer des missiles, le X à utiliser la fonction « Morphing Ball » et enfin la gâchette L vous permet de verrouiller le ciblage sur un ennemi et de vous mouvoir tout autour de lui sans le perdre de vue. C’est un choix de gameplay un peu déroutant au début mais une fois que l’on s’y est habitué, les déplacements et enchaînements se font de manière on ne peut plus fluide.

Autre nouveauté TRÈS importante dans l’arsenal de notre chasseuse de primes intergalactique favorite, elle dispose désormais de plusieurs types de viseurs, ce qui change vraiment l’approche que l’on peut avoir du jeu. On se rend rapidement compte que le plus important n’est pas le viseur de combat standard mais le « viseur d’analyse », qui permet d’activer certains mécanismes, découvrir des informations précieuses sur l’Histoire de Tallon IV, ou encore (et surtout !) trouver les points faibles de vos ennemis. Si cela s’avère assez futile face aux ennemis courants que l’on dégomme en deux coups de cuillère à pot, c’est par contre absolument indispensable contre les boss gigantesques qui ponctuent chaque section si vous ne voulez pas galérer à tirer n’importe où, n’importe comment, en espérant leur faire mal.

One night with Samus

Metroïd Prime : Magmoor, la grotte de lave, en met plein les yeux.

Magmoor, la grotte de lave, en met plein les yeux.

Graphiquement, Metroïd Prime est sublime et flatte encore la rétine dix ans après sa sortie. Les environnements sont riches et variés, même si finalement on ne sort pas des classiques : montagne enneigée, jungle tropicale, grotte de lave, ruines désertiques, etc. Toutefois, je n’ai remarqué ce classicisme qu’a posteriori, quand on est absorbé dans le jeu, ça passe au second plan et on profite des décors détaillés, des effets de lumière, des animations des plantes et des créatures, bref on est plongé dans une bulle artificielle qui nous fait perdre la notion du temps. J’ai passé plusieurs parties de nuit à jouer, sans me rendre compte qu’il était déjà passé deux heures du matin, tellement j’étais pris par le soft. Tallon IV est magnifique et, si elle n’était pas infestée de créatures belliqueuses, pourrait constituer une belle destination de vacances.

La faune locale justement, parlons-en. On ne sait trop pourquoi, mais Samus Aran provoque chez les bestioles de Tallon IV une certaine hostilité générale à son égard, comme un néo-nazi à une Bar-mitsvah. Malgré cette agressivité permanente, on prend toujours une ou deux secondes pour les observer et les analyser, chaque espèce étant parfaitement identifiable. Un bel effort de création de la part des graphistes de Retro Studios

:)
Mention spéciale aux boss qui atteignent des proportions démesurées et vous en mettent plein la vue.

Certains détails complètent l’immersion du joueur, comme le reflet du visage de Samus sur la visière de son casque lorsqu’elle est illuminée, l’eau qui dégouline lorsque l’on sort d’un passage aquatique, ou encore les résidus des ennemis qui viennent s’écraser contre vous. L’animation est parfaite de bout en bout, je n’ai noté aucun ralentissement même lorsqu’une dizaine d’ennemis virevoltent dans la pièce en vous canardant, au milieu d’un déluge de lave en fusion.

Prévenez le Samus

Metroïd Prime : Ridley, une vieille connaissance de Samus, est de retour.

Ridley, une vieille connaissance de Samus, est de retour.

Metroïd Prime propose un challenge plutôt corsé par moments même si, dans l’ensemble, le soft est loin d’être insurmontable. Néanmoins, certains passages vous donneront du fil à retordre et pourraient vous mener au « Game Over » si vous êtes trop imprudents. Tallon IV regorge de monstres en tous genres, cachés à chaque tournant de l’immense labyrinthe tortueux que vous allez devoir parcourir en long, en large et en travers pour en résoudre tous les mystères. Au premier abord, les nombreux allers-retours à effectuer, un grand classique de la série, peuvent sembler rébarbatifs mais on ne voit pas le temps passer et on ne s’ennuie jamais à voyager d’un endroit à un autre.

Pour rester cohérent vis-à-vis de l’ambiance du jeu, Samus Aran est seule face au danger. Pas de QG qui vous balance toutes les infos dans les moments cruciaux, pas de PNJ pour vous guider, pas d’allié à envoyer au casse-pipe en restant bien planqué. À l’heure de l’assistanat vidéoludique généralisé, ça fait du bien d’avoir un jeu qui laisse le gamer face à sa propre réflexion. Certes, il y a bien la possibilité d’activer des indices pour vous aider en cours de jeu, mais le jeu perd alors tout son charme et je vous déconseille vivement de les utiliser pour profiter à 100% de ce Metroïd Prime.

METROÏD PRIME : quand Samus a pris des formes LordSuprachris

Evaluation

Conclusion : Ma conclusion sera simple : Metroïd Prime est un méga-hit en puissance, un indispensable pour tout joueur qui se respecte. Si vous l’avez raté sur GameCube, rattrapez-vous avec Metroïd Prime Trilogy sur Wii. Samus Aran réussit parfaitement la transition vers la 3D, la vue subjective est merveilleusement utilisée et on finit par trouver logiques les choix de gameplay différents des FPS ordinaires. Graphiquement sublime, long, difficile, regorgeant d’objets cachés à trouver, le titre n’a aucun défaut. C’est donc tout logiquement qu’il reçoit la note maximale, la première que je donne depuis presque deux ans.

5

Primé!




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