True Detective // Saison 1. Episode 5. The Secret Fate of All Life.
L’épisode précédent était une caractérisation parfaite de la vie de Rust et Hart. Le tout s’était même achevé dans un plan séquence merveilleux qui m’avait laissé le bec cloué. Tout simplement.
Et étrangement, cette semaine encore j’ai le bec cloué. C’est rare qu’une série enchaîne deux épisodes d’une qualité brillante égale. True Detective est la preuve qu’une
saison écrite à une seule main, réalisée par une seule et même personne, ce n’est pas une mauvaise idée mais au contraire peut-être une nouvelle manière de faire de bonnes séries. Qui mieux que
le créateur peut entretenir son suspense jusqu’au bout. Je pense que le problème (qui n’en est finalement pas du tout un) c’est que l’on est habitué des séries qui n’arrivent pas forcément à
monter crescendo après avoir atteint un certain point culminant. Certaines sont déjà parvenues à le faire (Mad Men, Breaking Bad, etc.) mais il était difficile
d’imaginer après « Who Goes There » que la série pourrait faire encore mieux cette année. Et c’est pourtant ce qu’il s’est passé.
Si cela se déroule de la même façon avec les trois épisodes restant je sens que l’on va pouvoir commencer à parler de la meilleure série dramatique actuellement diffusée. Car il y a déjà pas mal
de bonnes séries dans le coin mais j’ai l’impression que True Detective atteint un niveau au dessus. Il y a un truc à la fois dans l’écriture, la réalisation et le jeu des
acteurs qui créé une symbiose que l’on ne retrouve nul part ailleurs. Au début les deux premiers épisodes m’avaient peut-être questionné sur cette série et surtout son utilité de jouer la carte
de la série policière classique. Le tout était soigné mais n’apportait pas forcément grand chose de plus. Puis l’épisode 3 avait commencé à me faire changer d’avis, me permettant d’entrevoir
quelque chose de largement plus complexe qu’il n’y parait. Car True Detective n’est pas une série policière comme les autres, elle utilise son intrigue policière pour justifier le fait que l’on
développe une histoire autour de deux flics. Car ce sont eux les héros de l’histoire, pas la mort de cette jeune fille.
Ce que j’aime beaucoup dans leur relation qui s’est énormément rapprochée dans l’épisode précédent c’est le fait qu’ils cherchent à plus ou moins nous mettre dans une situation où la séparation sera par la suite inévitable. Ils sont vus comme des héros pour le moment mais je suis persuadé que cela ne va pas durer (même si dans tout ça Hart semble être celui à qui le tout a le plus réussi si l’on voit les flashforward). Il y a aussi une longue scène assez impressionnante où l’on a Hart et Rust des enfants dans les bras. C’était tellement émouvant comme moment. Je me demande aussi si cet épisode n’est pas un hommage à Twin Peaks qui va beaucoup plus loin que le simple twist du tueur révélé avant la fin de la saison. En effet, j’ai l’impression et pas seulement parce que beaucoup de gens parlent de True Detective comme le nouveau Twin Peaks que tout le monde attendait depuis des années, que la série a la même dynamique. Sans pour autant copier. Car True Detective a déjà prouvé précédemment qu’elle avait su trouver sa propre voix et son propre ton.
La dernière image de l’épisode laisse forcément le téléspectateur dubitatif. Que va t-il se passer ? La série prépare de toute façon avec cet épisode les prémices de la fin de la relation entre Rust et Marty. Une très bonne chose puisque c’est aussi ce qu’il faut pour avancer. La série cherche également à donner le point de vue de nos deux personnages qui vont forcément se contredire. Finalement, voilà un brillant épisode, beaucoup plus impressionnant que le précédent et pourtant ce n’était pas simple. Mais on est agrippé durant presque une heure aux images, aux dialogues, aux acteurs, sans pouvoir s’en dépatouiller. On a envie d’en voir plus, tout simplement.
Note : 10/10. En bref, encore meilleur que le précédent, cet épisode prouve encore une fois la belle tenue de route de cette brillante série.