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Ma vie de fumeuse : typologie de mes moments clope

Publié le 20 février 2014 par Fay @petitfourbi

Ma vie de fumeuse : typologie de mes moments clope
Ce week-end, je suis allée à mon premier rendez-vous chez l’hypnotiseuse. La première séance est censée te faire réfléchir et te faire travailler sur toi. Je veux arrêter de fumer. Et je me suis dit que l’hypnose pouvait être une bonne idée, puisqu’on travaillerait sur mon inconscient. Elle ne m’a donc pas hypnotisée, mais m’a demandé de réfléchir à ma manière de fumer pour qu’on puisse travailler dessus lorsque je serai hypnotisée.
Elle m’a dit de fumer normalement jusqu’à la prochaine séance (dans deux semaines) mais en ayant conscience de pourquoi je fume. Et je me suis rendue compte que dans une journée, aucune clope ne se ressemble.
Et ça m’a donné une idée d’article : une typologie de mes moments clope.

1/ La première clope

Je sors doucement de mes rêves. La première pensée que j’ai : « Hmmm j’ai envie de fumer » (ouais, ça craint du boudin). Avec des années d’entraînements, j’ai réussi à repousser le moment de la première cigarette au trajet « maison-boulot ». Mais fut un temps, c’était dès que j’avais posé le pied en dehors du lit. Actuellement, je grimpe dans mon tacot, j’allume ma première clope. La première bouffée est extra. Cette cigarette me réveille, m’apaise et me donne l’impression que le trajet est moins long.

2/ La première pause clope

J’arrive au taf, je lis mes mails, je les traite, je reprends les dossiers en cours, à grands coups de tasses de café sans sucre. Je zieute régulièrement l’heure sur mon ordi. 11h. Gling gling gling (bruit de machines à sous), c’est l’heure. J’enfile mon manteau, je file devant l’entreprise, je me cache dans un coin et je tire allégrement sur mon clopin. Cette cigarette m’apaise et me donne le courage de continuer de bosser jusqu’à la pause déjeuner : 13h.

3/ La clope avant le repas

Je rejoins une collègue ou deux, on s’allume mutuellement nos cigarettes « T’as du feu grosse ? ». C’est le moment où je fume sans y penser, puisque je suis concentrée à écouter le week-end de chacune. On rigole, on décompresse. Cette cigarette me donne un genre et me coupe la faim.

4/ La clope après manger

Le contenu de mon Tupperware est englouti. Je reprends le taf dans 10 minutes. Je sors fumer la cigarette qui sonne le glas « Hé ho l’estomac, maintenant t’as plus faim ». Cette cigarette me coupe la faim et me donne le courage de retourner bosser. Et je crois qu’elle va faciliter ma digestion.

5/ La seconde pause clope

L’après-midi semble interminable. Mais à 16h, c’est le jackpot (bruit de machine à sous). Je sors fumer la cigarette qui se consume plus vite que son ombre. J’ai écrit 3-4 textos en même temps, je ne l’ai pas savourée. Elle me brûle la gorge, mais ce n’est pas grave, je vais boire un thé bien chaud, ça m’apaisera. Cette cigarette n’a servi absolument à rien, à part couper l’après-midi.

6/ La clope qui clôture le travail

18h, j’ai fini ma journée (de travail). Je grimpe dans mon tacot, et je m’allume une clope jugée bien méritée. Le trajet paraît moins long, je suis plus vite à la maison et je me détends complètement, la radio à fond les ballons.

7/ La clope avant le repas

Je cuisine, je fume en même temps, les pâtes cuiront plus vite. Cette cigarette me coupe la faim et m’occupe les mains pendant que le poulet coco glougloutte dans le fait-tout.

8/ La clope après manger

Je me cale devant un film ou une série, je chope le cendrier, je me vautre dans le canapé et c’est parti pour la clope de digestion. Cette cigarette explique à mon cerveau qu’il n’est plus l’heure de manger. « Hé, l’estomac, tu peux commencer à digérer ».

9/ La clope pendant le film

Que ce soit un film stressant, triste, beau, chiant, je fume une clope voire deux. Je n’en sais rien. Ce n’est pas moi qui fume, c’est ma main, ma bouche, ma gorge. Mon corps est en mode pilotage automatique. Ces cigarettes ne sont pas contrôlées. Je ne sais pas ce qu’elles m’apportent. Je crois qu’elles m’occupent.

10/ La clope avant de me coucher

J’éteins mon ordi. Je m’allume la dernière. La cigarette de la culpabilité. Le chat me foudroie du regard, il s’était calé à côté de moi sur le plaid. Je l’intoxique. Je suis une mère-chat indigne. Je pue le tabac, ainsi que le canapé, le tapis, les rideaux, les coussins et le plaid. Je ne la termine jamais. Je laisse 1 cm ou deux de tabac dans le cendrier. Je l’écrase avec haine et tristesse. Cette cigarette me rappelle que je suis une conne.
Cette petite dizaine de cigarettes, c’est la base de ce que je fume. Je n’ai pas compté :
- Celle que je fume quand j’ai un stress intense au bureau
- Celle que je fume quand je sors d’une énorme réunion pour débriefer avec ma collègue
- Celle que je fume quand une copine m’appelle
- Celles que je fume quand je vois un mec
- Celles que je fume quand je vais boire un canon ou deux en ville
- Celle que je fume quand je n’arrive pas à dormir
- Celles que je fume si une copine passe à la maison
- TOUTES celles que je fume pendant le week-end (on passe à plus d’un paquet par jour)
Voilà voilà. Triste bilan, triste article. Tout simplement parce que fumer, c’est triste. C’est une sacrée daube de commencer à fumer. J’espère que des p’tits jeunes passent par là et ont lu cet article en entier. Ecoutez grand-mère feuillage : ne commencez pas. Et n’ayez pas la prétention de penser que vous êtes capable de fumer en soirée. Ceux qui y arrivent mentent (ils fument au réveil, dans leur LIT) ou bien sont très forts. Dites-vous que ce n’est pas votre cas. Et que le jeu n’en vaut pas la chandelle.
Dans 2 semaines, j’attaque un gros travail sur moi, avec l’aide de mon hypnotiseuse. Je vous tiendrai au courant de l’avancée des choses. Mais croyez-moi, j’espère que tout ça va s’arrêter. Et définitivement.

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