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Baroin sans honte

Publié le 20 février 2014 par Malesherbes

Le Monde daté du 11 février rapportait quelques-uns des propos tenus par François Baroin lors du Grand Rendez-vous diffusé sur Europe 1 le dimanche précédent. J’en extrait la tirade suivante qui m’a laissé sans voix : « François Hollande applique la politique de Nicolas Sarkozy, avec beaucoup moins de talent, beaucoup moins d’énergie et pas de majorité, et dix-huit mois après avoir démonté ou démoli ou déstabilisé l’économie de notre pays et avoir mis en cale sèche tous les agents économiques, que ce soient les particuliers ou les entreprises ».

N’y a-t-il eu alors aucun journaliste pour lui faire remarquer qu’il n’était avare ni de mensonges ni d’inexactitudes ? Où donc cet éternel jeune homme a-t-il vu que le président de la République ne disposait pas d’une majorité ? Et comment  François Hollande aurait-il pu, en trois mois d’exercice, détruire l’économie française ?

Tous ces gourous de l’opposition qui viennent nous expliquer ce qu’il convient  de faire pour sauver le pays, que ne l’ont-ils fait pendant les dix années précédant l’élection de François Hollande, années pendant lesquelles ils ont joui d’un pouvoir sans partage ! Sans abuser des chiffres, il est bon de rappeler que, sous son quinquennat, Jacques Chirac a vu la dette passer de 912 à 1212 milliards, soit une progression de 33%. Cela a-t-il entamé  la confiance de M. Baroin en son mentor ? Que nenni !

Mais le génial Sarkozy a fait pis : sous sa présidence, notre dette est passée de 1212 à 1834 milliards, bondissant ainsi de 51%. Quel talent ! Mieux, alors que Jacques Chirac avait pu contenir le ratio Dette sur PIB à 64%, Sarkozy l’a laissé filer à 90%. Quel talent ! Oui, mais de bateleur. Aussi impuissant que son prédécesseur à redresser l’économie. Bien sûr  les adorateurs de Sarkozy sont prompts à mettre en avant la crise. Mais celle-ci n’a éclaté qu’en septembre 2008. Or, dès le 30 août 2007, Nicolas Sarkozy déclarait devant le Medef : « J’irai chercher la croissance avec les dents ». Et, immodestement, François Fillon renchérissait en septembre de la même année : « Je suis à la tête d'un Etat qui est en situation de faillite ».

Allons Monsieur Baroin, un peu de modestie, et cessez de mentir aussi effrontément.


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