Critiques Séries : The Red Road. Saison 1. Pilot.

The Red Road // Saison 1. Episode 1. Pilot.

Les séries se déroulant dans des petites villes avec des réserves amérindiennes, c’est un sujet qui semble à la mode. Entre The Killing et Banshee, il y a déjà pas mal de choses qui ont été dites. En tout cas, The Red Road ne cherche pas nécessairement à renouveler le genre. Créée par Aaron Guzikowski, déjà à l’origine du très bon polar Prisoners (avec Hugh Jackman et Jack Gyllenhaal), cette série nous plonger dans un univers policier mais pas seulement. Car si dans ce premier épisode nous suit en parallèle une intrigue policière, le but affiché est clairement de nous présenté la vie de ce shérif incarné par Martin Henderson (Off the Map). Ce n’est pas nécessairement le meilleur choix d’acteur que j’aurais fait mais le résultat est assez intéressant. Produite pour Sundance Channel, cette série trouvera très facilement sa place sur cette chaîne qui compte déjà Top of the Lake, Rectify ou encore les droits de la série française Les Revenants. Peu importe, The Red Road semble vouloir attirer un public beaucoup plus large. Pas de grandes scènes contemplatives mais une narration plus serrée et sévère avec pas mal de personnages (notamment la famille Jensen) et d’intrigues à droite et à gauche.
La vie d'un shérif tentant de conjuguer sa vie familiale et son métier difficile. Il doit d'ailleurs très souvent calmer les tensions entre deux communautés : les habitants de la petite ville dans laquelle il a grandi et les Indiens habitant à Ramapo Mountain. Après une tragédie et un incident avec sa femme, il va s'associer avec un membre dangereux de la tribu. Malheureusement, cette alliance reviendra inévitablement les hanter à tous...

Ce premier épisode parvient tout de même à installer une ambiance. On retrouve la patte du scénariste et ce n’est pas plus mal. Sans être aussi efficace et soigné que Prisoners (qui avait aussi un très beau casting et un réalisateur chevronné pour l’aider), The Red Road tente malgré tout de conjuguer tout un tas de choses déjà vu dans les précédentes oeuvres de Aaron Guzikowski. Au casting on retrouve également Tom Sizemore (Heat, La chute du faucon noir) et Julianne Nicholson (Boardwalk Empire, Masters of Sex). C’est très important d’avoir un bon casting dans une série car c’est le deuxième truc après le scénario qui donne à la série le ton de la réussite ou de l’échec. Un bon scénario peut être mal joué et vice versa. Du coup, il faut prendre cela en compte. Globalement les choix sont plutôt intéressants. Je n’ai pas grand chose à redire de ce point de vue là en tout cas. Mais ce que j’ai apprécié dans The Red Road c’est finalement que ce premier épisode nous plonge dans l’univers de cette série sans passer par la case minauderies.
On entre donc dans le vif du sujet assez rapidement. Pour couronner le tout, c’est James Gray qui a mis en scène ce premier épisode. Autant dire que ce n’est pas un tâcheron. J’aime beaucoup ce que ce réalisateur fait (cela semble être un réalisateur peu apprécié dans son pays mais énormément en France vu le succès public de ses films ici). Son dernier film en date, The Imigrant, n’est pas son film le plus réussi mais en tout cas j’ai trouvé cela assez intéressant de donner à ce réalisateur l’occasion de mettre en scène l’épisode pilote de The Red Road. Ce n’est pas anodin comme choix en tout cas et très réfléchi. Surtout que le réalisateur semble savoir comment mettre en scène l’univers (même s’il a plus l’habitude des grandes villes au cinéma). Finalement, ce premier épisode de The Red Road est plutôt sympathique et affiche un potentiel certains. En espérant que cela se tienne même si dans le registre policier cela ne fera jamais d’ombre à True Detective.
Note : 6/10. En bref, un premier épisode convaincant.