Un des problèmes que j'ai avec les courses de ski alpin moderne, c'est que lorsqu'on en a vu un coureur, on les a pratiquement tous vus . Les nouvelles techniques, l'équipement moderne , la préparation des pentes hyper-lisses et injectées - je ne parle pas de Sotchi ! - ont considérablement réduit les écarts perceptibles entre coureurs, à la fois dans le style et dans les chronos. Pour le grand public, en tout cas, pour ceux qui ne connaissent pas la différence entre une enfilade et une porte horizontale, c'est un peu comme si tous les coureurs étaient clonés.
Ce dimanche , Ante a tracé une deuxième manche qui était un exemple parfait de schizophrénie, mais que j'ai trouvé particulièrement divertissante. Nous avons enfin pu voir une nette différence entre le peu de coureurs confirmés qui sont arrivés en bas et ceux, nombreux, qui ont choisit de s'arrêter à mi-parcours. Blague à part, les meilleurs ont gagné. Était-ce un si mauvais service rendu au sport que nous aimons tant, comme certains coureurs mécontents et assez mauvais joueurs semblaient le suggérer ? Pas vraiment , j'ai aimé le spectacle et j'arrive encore à faire tourner mes skis des deux cotés.La seule chose que je n'ai pas du tout apprécié, c'est que papa l'entraîneur ne devrait pas être autorisé à tracer le slalom sur lequel le petit fiston va s’élancer. Mais allez essayer de raconter ça aux vieux dinosaures de la FIS ! Je doute qu'ils ne changent jamais cette réglementation, et je crois qu'à moins que le vieil Ante se voie offrir un contrat en or avec le Cirque du Soleil, il va bientôt réapparaître et se remettre à tracer des slaloms encore plus déments dès que ses petits-enfants seront en âge de courir en Coupe du Monde. J'attends ça avec impatience !
