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INTERNATIONAL > Ukraine : libre, troublée et soucieuse

Publié le 24 février 2014 par Fab @fabrice_gil

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©Photo AFP/Genya Savilov


Après les violences de la semaine dernière, hier, le président du Parlement Oleksandre Tourchinov a été élu chef de l'Etat par intérim. Les députés se réuniront demain pour former un gouvernement d'union nationale. Retour sur une répression sanglante.
Le 21 novembre 2013, des centaines de milliers d’Ukrainiens descendaient dans les rues de Kiev en agitant pléthore de drapeaux nationaux et autant de drapeaux européens pour réclamer pacifiquement la démission du président Viktor Ianoukovitch. Au terme de longues négociations, il venait subitement de refuser l’accord d’association passé entre l’Ukraine et l’Union européenne.
Trois mois plus tard, l’Ukraine connaissait, et cela, depuis mercredi dernier, un véritable bain de sang dont le bilan exact ne sera jamais rendu public. En quarante-huit heures, on comptait plusieurs dizaines de victimes dans la seule capitale. A Maïdan, célèbre place de l’indépendance occupée nuit et jour par les milliers d’opposants au régime, les redoutables berkout (hommes de main du régime) n’avait eu aucun scrupule pour tirer sur le peuple. Tout devait être réglé avant ce dimanche, jour de clôture de la fin des Jeux olympiques de Sotchi !
Il aura ainsi fallu plus d’une trentaine de morts et 300 blessés, bien souvent victimes de tirs à balle réelle des forces de l’ordre dans la journée de mercredi, pour que l’Europe -dont rêvaient naïvement des centaines de milliers d’Ukrainiens- commence à agir. Cette répression sanglante aux images insoutenables de braves gens tirés comme des chiens par des snipers embusqués, restera à tout jamais la honte indélébile de l’Union européenne (ndlr). C’est dans ce contexte insurrectionnel que Laurent Fabius et ses homologues allemand et polonais, Frank-Walter Steinmeïer et Radoslaw Sikorksi, ont débarqué à Kiev jeudi, venus tenter bien trop tardivement une "médiation européenne". Au même moment : "Nos partenaires européens ont suffisamment fait les médiateurs", déclarait le porte-parole du Kremlin, Dmitriev Peskov… comme pour siffler la fin d’une partie gênante.
A Bruxelles, les vingt-cinq autres ministres des Affaires étrangères de l’Union, réunis autour de Catherine Ashton, décidaient de répliquer en annonçant une série de sanctions à l’encontre des responsables de la répression. Des sanctions on ne peut plus classiques -et somme toute assez décalées par rapport à l’extrême gravité des événements- comme le gel des avoirs à l’étranger d’un certain nombre de dirigeants ukrainiens, la suppression de visas pour ces mêmes personnes dans l’ensemble de l’Union et le gel de toute livraison de matériel répressif ou de maintien de l’ordre à l’Ukraine. Autant de sanctions qui n’impressionnent guère le camarade Ianoukovitch, appuyé par Vladimir Poutine, son grand allié, dénonçant toujours et systématiquement l’ingérence de l’Union dans la crise ukrainienne.
Aujourd’hui, une poignée d’oligarques et d’apparatchiks corrompus se serrent les coudes et s’accrochent jalousement au pouvoir autour de Ianoukovitch et de son "grand frère" russe auxquels ils doivent tout. Ils ne lâcheront rien, même si l’ex-président se voit désormais déchu.Endettée, l'Ukraine se trouverait au bord d'un défaut de paiement ; C’est ce qu’a déclaré, hier, à la télévision nationale, le président par intérim Tourchinov. Dans son expression, il a demandé à Moscou de respecter "le choix européen" de l'Ukraine et de souligner que l'intégration européenne était "une priorité" pour le pays.FG

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