Magazine Environnement

Vers une république et une démocratie revisitées.

Publié le 25 février 2014 par Valabregue

(2 commentaires)

Nous partirons de quelques questions et proposerons un cadre qui pourrait servir de point de départ pour les assises de la citoyenneté écologique :

  • Faut-il  se contenter de se préparer pour l’après catastrophe, comme le pense Dominique Bourg ou d’autres ? D’une façon plus générale : peut-on sortir de la grande lassitude que pointe Georges Steiner dès 1998 ?
  • L’écologie peut–elle se contenter d’une démocratie qui pourrait remettre en question demain des orientations  à long terme  et qui n’est pas appuyée sur une vision transnationale des problèmes ?
  • Peut-on imaginer que l’écologie ne se réduise pas à une bataille pour des droits (à part ceux de la Nature)  ce qui pour une Cécile Duflot  (voir l’émission de Media Part) est l’alpha et l’oméga de la politique ? Pourrait-on  considérer que faire évoluer les mentalités est tout aussi crucial ? Et ainsi ancrer l’écologie ailleurs que dans l’une des 4 familles de la gauche repérées par Jacques Julliard (libertaires, collectivistes, jacobins, libéraux) ?

Force est de constater que nous avons du mal à nous remettre  du lent obscurcissement des Lumières, qui nous fait  douter, en gros depuis le Nucléaire (c’est à  dire au début des années 30, de façon concomitante à la montée du fascisme) de la toute puissance du Savoir, ce qui est d’autant plus déstabilisant que nous ne sommes pas parvenus à le remplacer par quelque chose d’autre !

Force est de constater que nous avons du  mal à sortir de la fascination des images et donc des médias  et  du spectacle !

Force est de constater que nous avons du mal à crédibiliser un autre type de développement économique que le néo-libéralisme actuel articulé sur le « tout est possible »!

Force est de constater que nous avons du mal à assimiler d’autres formes de logiques. Nous avons réalisé que les modèles de cause-conséquences, fondées sur  des certitudes  ne pouvaient  rendre compte du vivant, mais sommes-nous mûrs pour entrer dans des modèles de connectivité, de fragilité, fondés sur des questionnements… sur « quel est le meilleur possible ? ».

L’écologie politique, en fait,  n’est pas arrimée à un  quelconque Dieu auquel il faudrait soumettre sa destinée, ni à une Raison Suprême qui nous permettrait d’être maître et possesseur de la Nature ; elle devrait se fonder sur l’humilité et la prudence, car son champ de préoccupation, c’est l’organisation citoyenne de la diversité, dans un esprit de minimiser les gaspillages et d'expertise partagée.

Comme nous sommes censés avoir  abandonné les rêves de perfection, cette auto-organisation ne peut que s’appuyer sur la régulation des inévitables dysfonctionnements (dus aux incompatibilités des positions des un(e)s et des autres)  et aux efforts pour s’affranchir de la peur de la finitude. Elle est, de plus, incompatible avec le fait qu’une minorité se saisisse des questions écologistes.

Il est à peu près acquis que l’universalisme de la technologie est tout à fait inopérant pour traiter les questions du vivant, qui relèvent de la systémique et de la singularité.

Réguler n’est ni de l’ordre d’une croyance ou d’un savoir mais d’une écoute et d’un mode de fonctionnement qui privilégient la subsidiarité et le spécifique. Il n’y a de subsidiarité  effective que si  les responsabilités de chaque échelon sont bien identifiées et les zones d’ombres traitées sur le mode du dialogue et non de la simple information.

Cette écoute relève d’une capacité à déceler le caché au sein du visible, ce qui  progresse de ce qui régresse, ce qui est possible et pertinent ou non.

De là, il découle que nous devons redécouper les champs à traiter pour mieux identifier les responsabilités et tout réorganiser à partir de là.

Nous proposons de les considérer selon qu’ils sont plutôt

  • concrets quantifiables et relèvent ainsi des instruments de mesures classiques fondés sur l’analyse des contraintes, le traitement  des feedbacks et la mise au point de processus opérationnels, plus appropriés à tout ce qui relève du court terme (moins de 10 ans).
  • sensibles, qualifiables et relèvent ainsi de stratégies qui doivent mobiliser des acteurs plus ou moins clairs sur leurs systèmes de valeurs, appropriés aux  logiques du moyen terme (de l’échelle d’une vie).
  • conceptuels,  visionnaires et doivent identifier les structures nécessaires et les codes symboliques capables de garantir les cohérences sur des périodes dépassant le cadre d’une vie.


Si nous estimons que l’écologie politique est un domaine radicalement novateur dans l’histoire de l’humanité, nous ne pouvons nous accommoder des découpages résultant d’un paradigme obsolète et destructeur des écosystèmes qui n’ont de cesse d’assurer le triomphe de l’insensibilité à tout, c’est à dire la robotisation généralisée.

Nous proposons ainsi de regrouper dans

  • Le long terme : ré agencer les infrastructures (les habitations, les lieux de transmission, les réseaux, les transports, la recherche), les questions de droit, les questions internationales et transnationales (le climat, les O.G.M,  la réduction de la fracture Nord-Sud etc.),…Tout cela devrait être  débattu au sein d’une chambre du futur  qui pourrait être le Sénat rénové. Chambre ayant des crédits spécifiques  déterminés en pourcentage non inférieurs à 10 R6#160; ( ?) (pouvant fluctuer selon les périodes) et l’obligation de mettre 70-80 R0des élus d’accord. Chambre devant impérativement  regrouper toutes les sensibilités de la population, sous des modalités plus précises, débattues par les citoyens,  mais chambre regroupant des gens d’expérience.
  • Le moyen terme : tout ce qui peut traiter les humiliations et plus généralement les blessures, tout ce qui permet d’être plus résilient, moins peureux, plus attentif à soi, aux autres et à la planète, tout ce qui permet d’avoir une meilleure hygiène de vie, Bref la santé, l’éducation, les services d’aides aux personnes, la réduction des insatisfactions, l’évolution des mentalités. Au sein d’une chambre entièrement à créer qui pourrait être fondée sur un élargissement de l’actuel  conseil économique et social et qui devrait être composée en partie de médiateurs reconnus.
  • Le court terme : simplifier  les échelons administratifs, rapprocher l’Europe des citoyens, limiter les formes mafieuses et bureaucratiques, rendre plus opératoire la justice, trier et valider les informations reçues, respecter la vie privée, revisiter les retraites, les activités,  proposer des activités à tout le monde, déployer  un fond universel d’existence… Au sein d’une chambre des conseillers locaux à repenser entièrement  (qui fusionnerait la chambre des députés et les conseils régionaux par exemple).

Dans chaque cadre ainsi institué, un cahier des charges à respecter qui devrait impérativement aborder les points suivants :

  • Evaluer de qui est entrepris, rectifier les inadéquations et réélaborer  de nouveaux objectifs.
  • Elaborer règles, principes et utilité des expériences à promouvoir.
  • Choisir actions, terrains et automatismes nécessaires à cette dynamique.
  • Protéger, déployer et généraliser les projets retenus.

.

Il est évident que les responsabilités seraient entièrement revues par ce découpage et que d’ores et déjà nous devrions nous structurer pour rendre lisible des propositions adossées impérativement  à des échelles de temps, et des alliances qui peuvent être fluctuantes selon les sujets et des budgets. Et donc lorsqu’il s’agit du moyen ou du long terme, proposer des paliers.

Nous appelons toutes les personnes préoccupées de l’avenir de la planète à venir débattre afin que chacun se sente raccordé à une activité dont il saisit les interconnections avec les autres.

Commentaire(s)

voir le projet initi par Thierry Gaudin de jardin plantaire

http://jardinplanetaire.2100.org/

tout ceci me semble bien rflchi et marqu au coin du bon sens. donc, d'accord.


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