Ranger le dernier best-seller à la mode amène souvent à redécouvrir des chefs d’oeuvre cachés bien au chaud dans sa bibliothèque.
« 70% acrylique, 30% laine » est un de ces livres dont on s’intéresse tout d’abord plus à l’auteure qu’à l’oeuvre. Avec son look de lolita gothique très chic, Viola Di Grado ne passe pas inaperçue, c’est clair, mais pas autant que son premier roman. La jeune sicilienne de 23 ans s’est servi de son expérience londonienne pour rédiger son premier roman.
Avec ce genre de titre, on pourrait s’attendre à un roman sur la Fashion Week de Londres. Mais quand on sait que l’étudiante finit son master de philosophie chinoise, il faut parier sur autre chose.
Et cette autre chose c’est l’histoire de Camélia et sa mère.
Dans la profonde Angleterre, le duo affronte l’hiver et la neige paralysant la petite ville de Leeds. Seules et silencieuses depuis la mort du père… un remède s’impose pour lutter contre l’ennui et la déprimer : apprendre le chinois.
Un tel décalage horaire et la morosité du sujet peuvent faire peur mais Viola Di Grado est y à son image : elle aime les surprises!
Avec la poésie lyrique, cette Amélie Nothomb ritale réussit à raconter le deuil et la reconstruction intérieure. Il y aura des laissés pour compte et pas mal de déception dans ce conte amer moderne d’une Nick Hornby en jupon. Mais attention, Cendrillon ne rencontre pas forcément son prince charmant!
Un peu comme de la « Marmite« , le roman de Viola Di Grado ramène un goût lourd et amer au fond de la bouche. Au fond de la bouche car ce livre qui se lit d’une traite vous tombe sur l’estomac comme un black pudding!
Frissonnant et prenant!