Les excès ont votre peau aux moments les plus inopportuns. Vous ne vous y attendez pas, et pourtant certains signes se font de plus en plus effrayants. En un sens, mon état physique qui se détériore de plus en plus, et ce sans que je ne m'en rende compte, me ferait presque pitié. Si encore je parvenais à trouver les voies de certaines guérisons.
J'ai bien cru me voir partir à deux reprises. Tout d'abord, le coeur habituel me fait souffrir à en pousser des gémissements de douleur. Etrangement, cela passe avec une cigarette et un café. Pas besoin de médecins pour si peu. Au pire, tout n'est qu'imagination.
L'effet le plus drôle reste tout de même de prendre un virage à vitesse moyenne, ayant remarqué qu'un automobiliste patientait au feu rouge. Dans ces cas-là, il vaut mieux ralentir un peu plus que lorsqu'on est certain de ne pas faire un coucou de trop près à de la tôle. Bien sûr, c'était sans prévoir le camion qui se trouvait derrière, obligé de se serrer sur la gauche pour prendre son virage. Un semi-remorque dans une si petite rue. Inconcevable. Au moins il m'a plus de sentir les palpitations dues à la brève frayeur. Disons que cela montre quelque chose d'encore humain, et réactif.
Autour de moi traînent les trois paquets de cigarette de ces deux derniers jours. La gamme complète: en vingt, en vingt-cinq, en trente. Le plus frustrant étant le fait qu'ils sont tous trois bien entamés. En rentrant, il m'aura fallu quelques efforts pour parvenir à me concentrer, et faire en sorte que la magie opère du mieux possible. La fidèle ampoule de la lampe de bureau m'a lâchement abandonné. Ce pourrait être un signe de plus, pour les idiots de superstitieux. La cafetière de café est prête, et j'espère qu'il me restera assez de tabac. Les écouteurs vissés dans les oreilles, il me semble que je suis d'attaque.
Les prochaines heures vont être périlleuses.