Second billet consacré à Michel Rességuier. Où l’on acquiert
l’intuition de comment il faut aborder la question du redressement d’une
entreprise. Michel Rességuier donne 4 exemples :
Un fabricant de
matériel de laboratoire. 70 ans d’existence. 60 ans de prospérité. 10 ans
de pertes. Il entretenait une grosse équipe d’ingénieurs de haut niveau pour
conseiller le client, alors que cela ne lui servait plus à rien. Son attente
était le sourcing et la logistique, qui, eux, laissaient à désirer. Il fallait
les professionnaliser.
Un transporteur
routier. Impossible de comprendre ce qui ne va pas. Quelle que soit la
façon dont on segmente son activité, il n’y a pas de différence de rentabilité
entre segments. Un conducteur suggère de faire un découpage par conducteur.
Résultat : deux catégories de conducteurs plombent les comptes. Les très
mauvais, et les très bons. Pourquoi ces derniers ? Parce qu’on leur
demande de rattraper tout ce qui ne va pas. Mais on ne refacture pas le travail
correspondant.
Un fabricant de
meubles. Ancien leader de son domaine, il se retrouve en situation
difficile. « Livrer à l’heure
n’était pas un sujet ». Les grandes surfaces du meuble, ses clients
traditionnels, étaient en difficulté, mais il avait décidé de ne pas travailler
avec Ikea !
Un groupe de
librairies. Chaque librairie est une entreprise à part. Sa raison d’être
dépend de critères tels que superficie, histoire (par exemple, librairie de
l’école de médecine), marché local (ville universitaire ?), légitimité
(est-elle choisie par la clientèle universitaire ?). Et le blocage ?
Ses personnels se voient comme des missionnaires de la culture, pas comme des
vendeurs. Or, une enquête mystère montre qu’ils ne parlent pas au client !
Toute leur activité est logistique. Solution ? Ne pas exiger d’eux d’être
des vendeurs, certes. Mais leur demander d’échanger quelques phrases sur un
sujet culturel, et les former à parler de livres.