Le Parlement Européen vote le durcissement des mesures contre le « tabagisme », dont je suis un pratiquant sectaire, pendant qu’à l’autre bout de « l’Europe à l’Oural » chère au Général, des Ukrainiens envisagent de s’entre-trucider, justement parce que ce mot d’ »Europe » les fait encore rêver. Je me pose gravement la question de savoir si j’irai voter aux européennes pour accorder des sinécures à des tas de gens peu recommandables dont l’essentiel du mérite tient dans ce lèche-bottisme assidu des états-majors parisiens, ceux-là même qui dépensent des sommes folles en communication (parfois surfacturées, mais, chuuut), me suis-je laissé dire récemment, pour nous persuader de leur caractère divin. Et de tergiverser quant à l’aide à apporter à ce peuple déchiré parce que la diplomatie est une chose trop sérieuse pour être discutée avec des électeurs. Et il y a les sous ! Faudrait trouver 35 milliards, vous ne vous rendez pas compte, pauvres (c’est vrai) citoyens. Sauf qu’on en a déjà filé 380 milliards aux Grecs, qui en réclament encore.
L’Ukraine est un pays riche ruiné par le communisme et pillé par ses encartés recyclés en oligarques. Il ne s’agit pas de jouer les agités du bocal : il s’agit de s’indigner des incompétences sanctifiées de cette Europe technocratique qui vous interdit de faire des feux de feuilles au fond de votre jardin (si, pollution microparticules) et qui est incapable d’avoir une pensée européenne dans une situation historique. (Et je ne parle pas de la Françafrique ou Pépère Ier va encore aller dire que c’est le plus beau jour de sa vie. Ce qui, au fond, est vrai, sans vouloir vexer nos amis de là-bas…).