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Sécurité Sociale: l'austérité Hollande ... à 2%

Publié le 03 mars 2014 par Juan

Sécurité Sociale: l'austérité Hollande ... à 2%C'était un cri du coeur, il y a quelques semaines. L'austérité menaçait les dépenses de santé et la France toute entière.

On s'alarmait ainsi d'un "tour de vis historique" sur les dépenses de santé de la Sécurité Sociale (dixit Les Echos, le 18 février 2014). Il ne s'agissait en fait que d'une "baisse de la hausse" de 2% en 2014 par rapport à 2013. 
1. Avouons que l'évolution n'a statistiquement rien de dramatique. Que le commun des citoyens pouvait imaginer plus brutal si l'on évoque un "tour de vis".
2. C'est toutefois plus et pire que ce qui s'est passé lors de n'importe laquelle des années de la décennie 2002-2012. A l'époque, les dépenses de santé ont cru de 7,1% (2002) à 2,4% (2012), avec un pic intermédiaire à 4% en 2007. 
3. Cette plus faible progression, nous promet le gouvernement Ayrault, concernerait toute la fin du quinquennat. Les dépenses d'assurance maladie comptent pour environ 185 milliards d'euros par an. Un tel ralentissement de la hausse pèse quand même pour 3 milliards d'euros de dépenses annuelles en moins.
4. L'inquiétude vient du flou. Les laboratoires craignent de faire les frais de cette rigueur qui n'est pas encore une austérité. Chez la ministre Marisol Touraine, on est discret, comme pour mieux éviter de cristalliser les oppositions. Les grandes pistes d'économies évoquées par quelques médias, mais non confirmées par le gouvernement, sont la réduction des transports en ambulance, le développement des chimiothérapies à domicile et ou le regroupement des services d'urgence. Début février, la ministre s'était défendu de tout nouveau déremboursement de frais ou toutes charges nouvelles pour les patients.
5. La semaine dernière pourtant, un projet de décret du gouvernement provoquait l'ire de quelques-uns: il viderait à plafonner le remboursement des dépassements d’honoraires par les contrats de mutuelle dits responsables à 50 % du tarif de la Sécurité Sociale. Soit 42 euros pour une consultation chez un spécialiste qui n'adhère pas au contrat d'accès aux soins.
6. La Contribution Sociale Généralisée (CSG), créée par le gouvernement Rocard en 1988 pour compléter le financement de la Sécurité Sociale, fait elle aussi l'objet de projets de réformes. Rien n'est décidé, mais certains vont déjà couiner. Les services de Bercy ont transmis au Haut Conseil du financement de la Protection Sociale, la semaine dernière, plusieurs simulations sur des modifications des prélèvements sociaux. Car il est une chose de confirmer: les prélèvements sociaux sont insuffisamment progressifs en France. Pour remédier à ce travers,  l'une des propositions semble déjà terrifier, la suppression de la déductibilité de la CSG. Ainsi le Figaro, le 26 février dernier, s'alarme des "6,3 millions de perdants" qu'une telle suppression entrainerait. Le titre claque et omet l'essentiel: la même suppression allègrement l'impôt de quelque 18 autres millions de Français !
7. Dimanche, Jean-Marc Ayrault enterre les envies d'une meilleure progressivité de la CSG. Dans une interview au Parisien, il balance: ""Non, il n'y aura pas d'impôt supplémentaire ni d'augmentation. Que ce soit sur la CSG ou sur la TVA, d'ailleurs".
Finalement, le chemin sera rude. Pourtant, Ayrault promet encore une remise à plat.
Mais laquelle ?
 

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