Non, José Bové n'a pas recruté des adeptes du fauchage au sein de l'Assemblée, mais la Gauche a réussi a rejeter ce texte grâce à une question préalable défendue par l'élu communiste André Chassaigne dont l'objet était de décider s'il y avait lieu de délibérer ou non. Voté de justesse de 136 voix contre 135, elle résulte très certainement d'une fronde contre un gouvernement ayant tendance à mépriser ses propres élus. Pourtant, un compromis semblait avoir été trouvé entre le gouvernement et des élus UMP, mais le peu de mobilisation à droite a permis ce rejet technique. Je ne suis pas un spécialiste des débats parlementaires, mais c'est bien la première fois que j'assiste à ce genre d'évènement. Habituellement, ce genre de question est rejetée sans souci.
Il était d'ailleurs assez jouissif de voir Jean-François Copé se débattre avec cette débâcle face au journaliste pourtant peu pugnace. Il a réfuté toute idée de nouveau couac ou de malaise au sein de la majorité, mais comment expliquer autrement ce qui s'est passé ? Encore une pierre dans son jardin déjà parsemé d'embûches et d'échecs. Sa cote n'est pas prête de remonter à l'Elysée. En tout cas, pour celui qui avait promis d'arrêter la langue de bois, c'était plus que cocasse.
Cet incident survient après le mélo-drame avec Nathalie Kosciusko-Morizet et entâche un peu plus une loi sur les OGM dont certains députés UMP ont sous-entendu qu'elle était dictée par les semenciers. Et ce ne sont pas les mensonges de Jean-Louis Borloo prétendant que notre loi est la plus sévère du monde qui y changeront quoi que ce soit. Dans les vrais pays écolos comme l'Allemagne et l'Autriche, on n'autorise aucun OGM dans les produits bios alors que là, on acceptera jusqu'à 0,9 % d'OGM !
Bon appétit !