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Qualité du sperme français en baisse : la piste des pesticides évoquée

Publié le 04 mars 2014 par Antoinemoulin @medecinsurinter
carte de france des spermatozoides

Carte de France de l’évolution de la concentration en spermatozoïdes – source Le Figaro

La qualité du sperme en France est en déclin, tels ont été les résultats d’une étude menée par l’Institut de veille sanitaire (InVS) et de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), publiés dans la revue Reproduction cette semaine. Cette étude axée sur les tendances spatio-temporelles de la qualité du sperme en France a été menée entre 1989 et 2005 dans 21 régions métropolitaines (hors Corse).

Il n’est pas en grande forme le « sperme français », en 16 ans sa concentration a baissé de près d’un tiers passant en moyenne de 73,6 millions de spermatozoïdes par millilitre (ml) en 1989  à 49,9 millions /ml en 2005 pour un homme de 35 ans. Cette étude menée par l’Institut de veille sanitaire (InVS), a été réalisée sur un échantillon de plus 26.000 hommes, démontrant la constance de cet « appauvrissement » dans toute la France. Mais c’est dans le sud-ouest que cette dégradation est la plus marquée, en Aquitaine et en Midi-Pyrénées, deux régions les plus agricoles de France, avec un nombre important d’exploitations viticoles, cultures où on utilise le plus de pesticides par unité de surface.

Aquitaine et Midi-Pyrénées particulièrement exposés

Les soupçons de l’InVS se portent sur les pesticides employés. Dans son rapport, le docteur Joëlle Le Moal de l’InVS, a révélé que cette baisse de la qualité du sperme pourrait être liée aux  perturbateurs endocriniens et pesticides, pouvant entraîner un désordre hormonal

«Des données expérimentales, notamment chez l’animal, ont montré que certains pesticides ont une influence sur la qualité du sperme. Certaines études épidémiologiques menées chez les agriculteurs vont dans ce sens également. Mais l’existence d’un impact sur la population générale reste néanmoins à démontrer,» explique docteur Joëlle Le Moal de l’InVS, épidémiologiste de l’InVS et co-auteur de cette étude. Outre les facteurs environnementaux, les facteurs comportementaux comme le tabac, l’alcool, la sédentarité peuvent également nuire à la fertilité.

Malgré tout, on est encore loin du seuil d’infertilité, ce seuil est fixé par 20 millions de spermatozoïdes par millilitre de sperme (norme fertile de l’OMS).


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