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Pacte de responsabilité : les propos incohérents de Benoît Hamon

Publié le 05 mars 2014 par Copeau @Contrepoints

Par le Parisien libéral.

C’est fou ce que le gouvernement socialiste parvient à sortir comme énormités. Dernier exemple en date : les propos de Benoît Hamon à propos des contreparties à exiger dans le Pacte de responsabilité. Le ministre de l’Économie sociale propose de « baisser le coût du capital », comme le rapportent Le Monde, Libération ou Boursier.com à partir d’une dépêche AFP.

Qui peut être contre n’importe quel juste prix ? Et si le capital est trop cher, en effet, son coût doit baisser.

Seulement, lisons avec attention les propos de Benoît Hamon. Il dit, en entretenant une confusion entre marges, dividendes et coût du capital, ceci : « Jusqu’en 2008, les entrepreneurs allemands se sont serrés la ceinture puisqu’ils ont consenti une baisse des taux de distribution de dividendes de 10%. Pendant la même période, les chefs d’entreprises français faisaient quoi ? Il augmentaient les distributions de dividendes de 50%. […] Si les marges des entreprises sont plus basses aujourd’hui qu’elles ne l’étaient auparavant, c’est aussi qu’il y a une captation des marges par la distribution des dividendes. »

Hamon nous explique que pour restaurer la rentabilité des entreprises françaises (et donc leur compétitivité), il faut que les entrepreneurs baissent leurs exigences de rémunération sur le capital, à savoir les dividendes.

Or, ce que raconte Hamon n’a pas de fondement sur le plan de la théorie comptable. Pire, c’est de la communication politique qui accrédite des thèses d’extrême gauche et induit en erreur des non spécialistes des entreprises. Autrement dit, en parlant de façon erronée d’un sujet sérieux, Hamon fait en réalité un clin d’œil électoraliste à la clientèle de Mélenchon.

Benoît Hamon ne peut pas ignorer comment on calcule une marge. S’il ne le sait pas, il peut aller sur Wikipedia, sur impots.gouv.fr ou sur lafinancepourtous.com. Ainsi, il apprendra qu’une marge opérationnelle, c’est le chiffre d’affaires d’une entreprise (« ses ventes ») moins ses coûts opérationnels, à savoir : le coût d’achat des marchandises et des matières premières, les salaires et charges sociales, principalement. Les dividendes (et même les frais financiers) n’interviennent pas du tout dans le calcul des marges opérationnelles.

Compte-de-resultat

Benoît Hamon ne peut ignorer non plus que les dividendes sont une fraction des bénéfices. Si cette fraction est de 0%, l’entreprise garde tous ses bénéfices pour renforcer ses fonds propres et, pourquoi pas, réinvestir. Si ce taux est de 100%, l’entreprise distribue tous ses bénéfices à ses actionnaires. Notons que quand l’État investit dans une entreprise, le taux est plus souvent au dessus de 50% qu’en dessous. Un hasard sans doute

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Bref, à partir du moment où Benoît Hamon utilise des raisonnements faux pour étayer ses conclusions, on comprend ce que ces dernières valent.

Évidemment, se poser des questions alambiquées sur le coût du capital évite de se demander si les charges sociales ne sont pas beaucoup trop élevées en France par rapport à ce qu’elles sont en Allemagne, par exemple. Décidément, le gouvernement donne tous les jours une raison au Medef pour qu’il refuse purement et simplement le « pacte » de responsabilité.


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