Un tempérament colérique et les accès de colère augmentent le risque de crise cardiaque ou d’AVC, selon cet examen systématique et cette méta-analyse de la littérature scientifique sur le sujet. Des conclusions, qui publiées dans l’European Heart Journal suggère un effet majeur, soit un risque multiplié par 5 d’événement cardiovasculaire grave.
L’étude menée par des chercheurs de la Harvard Medical School et du Weill Cornell Medical Centre (New York), est partie d’un examen systématique de la littérature portant sur les niveau et fréquence de la colère juste avant un événement cardiovasculaire en comparaison d’une période normale.
Les chercheurs ont retenu 9 études de cas-croisés, combiné leurs résultats puis calculé les taux d’incidence d’événements cardiovasculaires dans les 2 heures qui suivent une explosion de colère avec les taux d’incidence moyens. L’analyse constate,
· un risque multiplié par 4,74 fois de crise cardiaque et de syndrome coronarien aigu dans les 2 heures qui suivent un accès de colère par rapport à la normale,
· mais un risque d’accident vasculaire cérébral globalement similaire, colère ou pas.
· Cependant, une des études retenues, qui évaluait le risque d’anévrismes intracrâniens rompus, montre néanmoins un risque significativement accru dans l’heure qui suit un accès de colère,
· 2 autres études montrent également un risque accru d’arythmie ventriculaire.
Si le risque initial reste faible, la colère entraîne bien un effet majeur, concluent les auteurs. Une conclusion à prendre en compte en cas de tempérament colérique et d’explosions de colère fréquentes. Car l’estimation précise qu’un épisode de colère par mois entraînerait un excès de risque d’1 événement cardiovasculaire pour 10.000 personnes à faible risque sur un an, en revanche, 5 accès de colère par jour entraîneraient environ 657 excès événements cardiovasculaires pour 10.000 personnes à risque élevé sur un an. Le risque est donc bien là, peu de temps après l’accès de colère.
Faut-il apprendre à gérer sa colère ? Oui, certainement, si les accès sont trop fréquents. Mais lorsqu’elle a ses raisons, véritables, il vaut mieux l’exprimer, pour préserver son cœur, car le fait de décrire ses sentiments permet de réduire l’augmentation de la fréquence cardiaque propre à toute situation qui suscite une émotion forte.
Source: European Heart Journal March 3 2014doi: 10.1093/eurheartj/ehu033 Outbursts of anger as a trigger of acute cardiovascular events: a systematic review and meta-analysis (Visuel© courtyardpix – Fotolia.com)
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