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Arrèter de faire les comptes

Publié le 07 mars 2014 par Minanga
Notes de lecture "Thinking fast and slow" de Daniel Kahneman, 2011, §32
Pour expliquer comment nous prenons nos décisions, D. Kanheman propose une analogie comptable. 
On peut imaginer que lorsque prenons une décision nous évaluons plusieurs éléments et pour chaque nous comptabilisons dans un registre mental les gains et les pertes associés. La décision finale sera celle défini par le bilan est positif ou négatif.
Ces opérations seraient faites automatiquement par notre système 1 (hémisphère droit principalement) et échapperaient à notre contrôle rationnel guidé par l'hémisphère gauche.

L'évaluation d'un titre boursier

Arrèter de faire les comptes

L'oreille gauche est reliée à l'hémisphère gauche...

Lorsque nous évaluons un titre boursier, nous nous rappelons à quel prix nous l'avons acheté et naturellement nous cherchons à savoir combien nous gagnerons en le vendant à cet instant. Si un titre à perdu de la valeur, nous préférons le garder en espérant qu'il se revalorise avec le temps.  Au contraire si il a pris de la valeur nous pensons le vendre pour faire un bénéfice. Cela semble logique mais ce n'est pas la meilleure stratégie à suivre.
En effet, seul devrait compter les profits futurs qu'un titre peut nous apporter.  Cela ne dépend uniquement de son potentiel de croissance future et non des fluctuations passés.  D'ailleurs des études statistiques montrent que les cours boursiers ont une légère inertie. C'est à dire que les titres ayant perdu de la valeur ont plus de chances de continuer à en perdre que ceux qui en on gagné.  Donc nous devrions vendre les titres qui ont perdu de la valeur et garder ceux qui en ont gagné. D'un point de vu comptable, ça paraît illogique. En pratique c'est tout à fait rationnel. Dans la gestion des entreprises, les PDG aussi agissent comme si ils devaient équilibrer un compte mental.  C'est pourquoi ils leur est difficile d'abandonner une stratégie qui fait perdre de l'argent à l'entreprise.  En persistant avec une stratégie perdante, ils sont en accord avec leur intuition cognitives mais la santé financière de l'entreprise s'en porte plus mal.  La solution est d'avoir recours au conseil d'administration.  Ce dernier peut change de patron avec un autre n'aura pas de remord à change de stratégie.  Ce dernier n'a pas de compte mental à cloturer avec des bénéfices.

Arrèter de faire les comptes

Conseil d'administration de la BCEAO


 Regret et responsabilité

Qu'est ce que le regret?  Kanheman le défini comme l'émotion qui nous fait dire "si j'avais su" ou "j'aurai dû mieux faire".  C'est une punition psychologique que nous nous administrons, dans le but de corriger des erreurs de jugement. 
Le regret est subjectif.  Il est lié à une image que l'on se fait de la normalité.  Si nous agissons par habitude, le regret à peu de place pour s'installer, même en cas de malheur.  Par contre, lorsque nous innovons et échouons,  il prend toute sa grandeur.
Celui qui à l'habitude d'être à l'heure au travail regrettera amèrement d'être arrivé en retard le jour de l'inspection.  Le regret ne sera pas aussi poignant pour celui qui est régulièrement en retard. 
Le regret c'est l'émotion qui traduit le renforcement de notre peur de perde. Nous ne regrettons que lorsque nous nous sentons responsable.
  • A) Imaginons que nous ayons été exposé à un maladie qui, dans un cas sur mille engendre une mort lente et douloureuse. Combien d'argent serions-nous prêt à débourser pour un vaccin devant être pris avant même de voir des signes de la maladie?
  • B) Combien voudrions-nous être payé pour participer à une étude médicale sur la maladie précédente pendant laquelle un volontaire sur mille pourrait contracter la maladie?
La différence entre les deux cas, c'est que le B) engage notre responsabilité.  Le regret qui pourrait survenir dans cette situation semble beaucoup plus grand.  En effet, la plus part d'entre nous demanderons beaucoup plus d'argent  pour participer à l'expérience du B) qu'en cas de A).
Heureusement, le psychologue Daniel Gilbert nous fait remarquer que nous avons tendance à surestimer la douleur liée au regret.  La fonction du regret est de nous faire réfléchir avant de prendre une décision.  Elle n'est pas de nous punir et d'empêcher l'innovation.  Aussi après un échec, surtout chez les plus jeunes, nous nous en voulons moins que ce qu'on pouvais imaginer.  
Arrèter de faire les comptes
Notre nature est quand même bien faite!
Merci qui?

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