"Gilbert n’a pas eu besoin de brancard pour se rendre au bloc opératoire afin d’y subir l’ablation d’une partie du pancréas et du foie. C’est à pied qu’il s’est rendu dans la salle d’opération, entouré de deux professionnels de santé du service de chirurgie digestive de l’hôpital Edouard Herriot, pour son intervention du 26 février dernier". Se rendre à pied, quand c’est possible, au bloc opératoire, fait partie du programme Enhanced Recovery After Surgery ou récupération améliorée après chirurgie, un programme en 20 mesures visant accélérer et alléger les procédures chirurgicales. Une technique qui a déjà fait ses preuves, présentée par Réseau CHU.
L’objectif du programme n’est pas seulement de raccourcir la durée d’hospitalisation mais d’atténuer le stress provoqué par une intervention chirurgicale dans le but de diminuer les complications et d’améliorer la réhabilitation tout en favorisant le bien-être du patient.
Parmi les recommandations clés,
· avant l’intervention, une information claire et des conseils donnés aux patients sur ce nouveau mode de prise en charge,
· pas de prémédication et une prise de boissons carbohydratées jusqu’à 2h avant l’anesthésie,
· une anesthésie limitée pour l’intervention,
· une priorité donnée à des incisions limitées et aux techniques coelioscopiques
· éviter la pose de drain et dans la mesure du possible, procéder à l’ablation de la sonde nasogastrique avant la sortie du bloc,
· une mobilisation des patients le jour-même, si possible, de la chirurgie,
· une stimulation de la motricité intestinale,
· un retrait précoce des sondes urinaires et cathéters,
· enfin, un retour rapide à une alimentation normale.
Le patient est acteur de sa prise en charge : Sur son arrivée à pieds au bloc, le patient commente : » Le fait de marcher, de discuter voire de rire avec les soignants sur le chemin, ça nous fait penser à autre chose, on décompresse. C’est beaucoup moins impersonnel que d’être transporté sur un brancard les yeux rivés sur le plafond. Et puis, aller au bloc debout c’est comme aller au combat. C’est une démarche volontaire, on affronte réellement cette épreuve « .
Des bénéfices déjà démontrés : Ainsi, la technique permettrait une diminution de 50% des complications pour une chirurgie colorectale.
Enfin, c’est encore une fois, une initiative et un travail d’équipe. La réussite du programme repose beaucoup de l’adhésion des professionnels, chirurgiens, anesthésistes, infirmières, aides-soignantes, et…coordinatrice ERAS®. Une base de données est également mise à la disposition de l’équipe, qui peut ensuite, si besoin, mettre en place des actions correctives, toujours au service du mieux-être du patient.
Source: Réseau CHU et Hospices civils de Lyon Marcher jusqu’à la salle d’opération