Magazine Journal intime

Le premier "Ultra-Terrestre"...

Par Fanny (trail&co)
L'avantage quand je vais voir mon médecin du sport, c'est que j'ai le temps de lire en salle d'attente... Tant mieux sur la table basse il y a une multitude de magasines de sport. Tout y passe, de la course à pied bien sur, jusqu'au kayak. Pour la plupart, ils ne datent pas d'hier... Je feuillette sur un magasine de trail, et je tombe sur un reportage très intéressant !   A vrai dire, ce qui m'interpelle en premier c'est le mot "extra-terrestre", mot actuellement utilisé pour décrire Kilian Jornet. Sauf qu'à l'époque il n'était pas encore sous le feu médiatique. Je découvre petit à petit qu'il s'agit en fait d'un autre coureur, un italien, MARCO OLMO, qui a débuté la compétition assez tard mais qui possède un palmarès impressionnant !
  Ce qui m'a le plus fait sourire, c'est une petite "anecdote".  Après deux victoires sur l'UTMB (2006 et 2007), il abandonne sur cette même épreuve en 2008, l’année de ses 60 ans et surtout l'année où l'épreuve est survolée par un coureur inconnu jusqu’alors : Kilian Jornet, 20 ans. Voilà comment le titre d'extra-terrestre passe d'un surhomme à un autre... :-)
Pour notre culture générale... et parce que c'était quand même un sacré bonhomme !   Né le 8 octobre 1948 à Alba, Marco Olmo habite Robilante, petite commune du Piémont italien non loin de Cunéo. Marco a connu la notoriété quand il a remporté en 2006 et 2007 l’UTMB à 58 et 59 ans. Né dans une famille d’agriculteurs modestes, orphelin de père à 16 ans, il a été obligé de travailler très tôt pour gagner sa vie. Une enfance probablement malheureuse puisqu’un de ses collègues de travail lui demande «Et les enfants, Marco?», il répond «Les enfants, laissons-les où ils sont, j’ai trop souffert petit et je ne veux pas faire souffrir d’autres personnes». Après une brève carrière de routier, il quitte à 20 ans la campagne pour aller travailler comme conducteur d’engin dans la cimenterie voisine : l’entreprise Buzzi Unicem qui sera son premier sponsor. Cette rupture avec son milieu familial laisse des traces : «je viens du monde des perdants, des paysans qui ont renoncé à la terre comme je l’ai fait il y a 20 ans». Ses collègues le décrivent comme quelqu’un de solitaire qui passait 8 heures d’affilée sur sa pelleteuse, de 6 à 14 heures pour s’empresser d’enfiler un short et aller courir.
Marco débute la compétition à 27 ans, mais c’est seulement après ses 40 ans qu’il commence à gagner. La course à pied lui offre la liberté, les victoires une revanche sur un destin contre lequel il ne peut rien, lui qui affirme : «dans la vie je suis vaincu, je suis né pauvre et je suis encore pauvre. Je cours par vengeance, pour me refaire». Pas d’entraîneur, de préparateur physique, de diététicien, sa résistance il la forge jour après jour, sur les sentiers qui entourent son village durant 1h30 à 2 heures quotidiennes. Son seul team sportif est constitué de sa femme Renata qui le suit sur les courses et l’encourage sur chaque ravitaillement. «Quand il ne court pas, soit dix jours par an environ lorsque le temps est trop mauvais, il est nerveux», observe-t-elle. Depuis plus de vingt ans, Marco est strictement végétarien, un choix qui n’a rien à avoir avec la course mais qui correspond à une philosophie de vie, l’animal n’étant pas pour lui un aliment mais un être vivant. Son alimentation est à base de pain, pâtes, polenta, châtaignes, fromage et huile d’olive.
Son palmarès est éloquent :
  • Grand Raid Du Cro-Magnon en 2001, 2002, 2003, 2004, 2005
  • Marathon du désert (Libye): 1er en 1998, 1999, 2000, 5e en 2002
  • Trail des dix Commandements (Egypte) 1er en 2001
  • Trail du Verdon : 1er en 1999, 3e en 2000 et 4e in 2001
  • Marathon des Sables: 3e en 1996, 3e en 1997, 4e en 1999, 7e en 2000, 4e en 2002, 6e en 2003, 7e en 2004, 8e en 2005
  • Desert Cup (Jordanie): 1er en 2000, 2001, 2002 et 2003.
  • UTMB : 1er en 2006 et 2007
 
«Mes victoires, je les appelle un peu victoires amères parce que quand je gagne je dis finalement que ce sera la dernière fois que je gagne. Le jour où j’arrêterai, personne ne se souviendra de moi»   En attendant, il court pour gagner de nouveau, pour garder l'espoir vivant, mais cette bataille contre le temps est perdue d'avance. Il ne peut plus gagner comme avant et devra nécessairement trouver d'autres raisons de vivre. Son histoire est aussi la nôtre, ne pas s'arrêter, ou s'arrêter et tout quitter immédiatement...

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