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CATHEDRALE DE LA RESURRECTION - EVRY (Essonne)

Publié le 11 mars 2014 par Aelezig

La cathédrale de la Résurrection Saint-Corbinien est dédiée à l'évêque Corbinien de Freising, né au VIIe siècle à Arpajon dans l'actuel diocèse d'Évry. Si l'on excepte la Basilique-cathédrale Notre-Dame-de-la-Treille de Lille, achevée en 1999 mais entamée en 1854, la cathédrale d'Évry est la seule construite en France au XXe siècle.

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Comme jadis, la cathédrale est construite au cœur du centre-ville à proximité directe de l'hôtel de ville, et de la gare. Elle est complétée par la maison diocésaine et le monastère de la Croix et de la Miséricorde des dominicaines. Un espace fermé attenant à la cathédrale constitue le « clos cathédrale », composé de cent logements, six mille cinq cents mètres carrés de bureaux et mille neuf cents mètres carrés de commerces. Au centre se trouve le square Jean-Paul II.

Le diocèse de Corbeil-Essonnes est créé en 1966. En 1988, l'évêque Guy Herbulot envisage la construction d'une cathédrale et de premières esquisses sont présentées. La présentation du projet choisi intervient le 3 mai 1990 au Vatican et la première pierre est bénie et posée lors des fêtes de Pâques 1991 mais le chantier ne commence effectivement qu'en juillet de l'année suivante. La cathédrale est ouverte au culte en avril 1995, la première messe dominicale y est célébrée le jour de Pâques.

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L'architecte suisse Mario Botta explique avoir été inspiré par les constructions byzantines et romanes d'Italie du nord pour la sobriété des formes et l'utilisation de matériaux bruts. Cette inspiration se retrouve dans la forme choisie, le cercle, fortement symbolique, car étant la première forme des habitations humaines, la forme spontanée de regroupement des assemblées et le symbole de la perfection divine. Autre symbole, habituel de Mario Botta et manifié ici, l'utilisation de la brique de Toulouse pour la communion des quatre éléments (faite de terre et d'eau, séchée à l'air et cuite au feu).

La forme cylindrique empêchant la mise en place d'une véritable façade, l'architecte décide de couper le cylindre en biseau. Ce toit est couronné de béton, éclairé d'or la nuit et surmonté par vingt-quatre tilleuls argentés, symbole de vie, de résurrection, des vingt-quatre heures du jour, des douze apôtres et des douze tribus d'Israël. Au nord-ouest, au-dessus d'une excroissance renfermant un escalier, se trouve un campanile soutenant cinq cloches et une croix métallique. Trois portails permettent d'accéder à la cathédrale.

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La nef occupe un cylindre de vingt-neuf mètres de diamètre, son sol, placé en contrebas de l'entrée principale, est couvert de granit noir. L'accès au chœur, derrière lequel se trouve un vitrail symbolisant un arbre, se fait par un déambulatoire avec des marches "au pas de l'âne", larges et peu élevées, éclairé par douze vitraux œuvres de Kim En Joong de douze couleurs, du gris au blanc, symbolisant les douze apôtres et la progression des ténèbres vers la lumière. Au centre du chœur, l'autel est en marbre blanc de Carrare, son pied descend jusqu'au centre de la crypte où sont disposées vingt-quatre tombeaux pour les évêques du diocèse. À gauche du chœur le baptistère cylindrique, lui aussi en marbre blanc, permet les baptêmes par immersion. La cathèdre de l'évêque à droite est mise en valeur par une disposition particulière des briques.

Au fond de la nef, sous l'entrée principale se trouve la chapelle de Jour, aussi appelée chapelle du Saint-Sacrement, de forme octogonale, symbolisant les sept jours de la semaine plus celui de la Résurrection. Elle est éclairée par un puits de lumière derrière l'autel, meublée et décorée par trois sculptures de Gérard Garouste.

Le mobilier de la cathédrale a lui aussi été conçu par l'architecte Mario Botta et réalisé en chêne de Bourgogne.

L'édifice permet la participation de mille quatre cent fidèles, avec huit cent places assises.

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La principale polémique autour de cette nouvelle cathédrale eut pour thème l'intérêt même de sa construction. Alors qu'une déchristianisation semblait en marche à la fin du XXe siècle et que l'Église catholique romaine emportait de moins en moins les faveurs du public, il paraissait incongru de bâtir un nouveau temple grandiose. S'ajoutait le style choisi par l'architecte Mario Botta, loin des canons habituels des cathédrales, un cercle, à l'opposé du traditionnel plan en croix.

Autre sujet de discorde, le financement de la construction d'un tel édifice que la rumeur attribuait à l'État. Le ministère de la Culture a financé effectivement la construction d'un centre d'art inclus dans le bâtiment, mais le reste a été réparti entre les fonds de l'Œuvre des Chantiers du Cardinal, de l'archidiocèse de Munich et Freising, du mécénat d'entreprises et grâce à un appel au don auprès des fidèles dont quatre cent mille participèrent, la cathédrale étant entièrement financée à l'issue de sa construction.

La construction simultanée de la mosquée d'Évry-Courcouronnes alimenta la croyance d'une défiance entre les deux principales religions, contrecarrée aujourd'hui par la construction de la pagode Khánh-Anh.

Enfin, une interrogation naquit de la ressemblance du monument avec un temple maçonnique par sa forme en colonne tronquée et la présence d'un triangle pour le toit rappelant l'équerre maçonnique, ces deux symboles étant justifiés par l'architecte comme la volonté de donner un mouvement à l'édifice et le symbolisme de la Sainte-Trinité.

Peu importe... elle remplit son office et elle est belle.

A voir un jour pour de vrai !

D'après Wikipédia


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