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Trois écologies

Publié le 11 mars 2014 par Valabregue

Ce qui est en italique est de la rédaction.

Il n’y aura de réponse véritable qu’à l’échelle planétaire à condition que s’opère une authentique révolution politique, sociale et culturelle réorientant les objectifs de la production des biens matériels et immatériels. Cette révolution ne devra donc pas concerner uniquement  les rapports de forces visibles à grande échelle, mais également des domaines moléculaires de sensibilité, d’intelligence et de désir…

Nous ne pouvons pas nous contenter d’une réponse technocratique, il nous faut une articulation éthico-politique (écosophie) entre les trois registres écologiques, celui de l’environnement, celui des rapports sociaux et celui de la subjectivité.

Les antagonismes de classe du 19 ème ont forgé des champs homogènes biporalisés de subjectivité… puis la subjectivité ouvrière s’est délitée pendant que les pays dits  socialistes ont introjectés les valeurs « unidimensionnalisantes » de l’homme occidental (il faudrait relire Marcuse bien sur surtout dans son débat avec l’école de Francfort qui ne le supportait guère)

Il n’y a ni espoir que la situation puisse s’améliorer sur l’axe Nord-sud, il faut s’attendre à une marginalisation accrue de pans entiers de la société.

Il y a une incapacité des forces sociales organisées et des formations subjectives constituées à s’emparer de moyens technico-scientifiques pour les rendre opératoires du point de vue écologique.

Pourtant on voit poindre des revendications de singularité et une montée des nationalismes qui devrait pousser l’Europe à une posture neutraliste.

Les oppositions dualistes engendrent des systèmes multipolaires incompatibles avec le manichéisme, cela s’accompagne d’une tiers-mondialisation interne aux pays développés.
La ligne écosophique indique les lignes de recomposition des praxis humaines dans les domaines les plus variés.

Il s’agit de se pencher sur les dispositifs de production, de subjectivité allant dans le sens d’une re-singularisation individuelle et /ou collective, plutôt que dans celui d’un usinage mass-médiatique, synonyme de détresse et de désespoir. Ce qui n’exclut pas des objectifs unificateurs  (faim dans le monde, arrêt du nucléaire, déforestation) mais cela ne doit pas se faire de façon stéréotypé  réductionniste expropriant des pratiques singulières et impliquant la promotion de leaders charismatiques.

Il nous faut aborder la question du racisme et du phallocentrisme, des désastres de l’urbanisme de la création artistique libérée du marché, d’une pédagogie capable d’inventer des médiateurs sociaux.

Il faut produire des nouveaux contextes historiques

Développer des pratiques tendant à modifier et à réinventer des façons d’être au sein du couple, de la famille, du contexte urbain, du travail, etc.. (donc bien sur des formations politiques. Qu’avons fait réellement ? Arrêtons la mascarade SVP)

Reconstruire l’ensemble des modalités de l’être-en-groupe. Et pas seulement par des interventions communicationelles ( qui pullulent chez nous, il n’y a qu’à voir le nombre de photos qui se balladent) mais des mutations existentielles portant sur l’essence de la subjectivité.

Réinventer le rapport du sujet au corps, au fantasme, au temps qui passe aux « mystères » de la vie et de la mort. Elle cherchera des antidotes à l’uniformisation mas-médiatique et télématique, (oui Internet n’existait pas en 1989 !!! seul le minitel, mais tous les clairvoyants savaient l’importance que cela allait prendre), au conformisme, aux manipulations de l’opinion par la publicité, les sondages etc..

On se rapprochera plus de la façon de faire de l’artiste que des pros de la « psy » (hanté par un idéal suranné de scientificité-)

L’implosion barbare n’est pas exclue.

Si on ne réarticule pas les trois registres fondamentaux de l’écologie on peut présager de la montée de tous les périls, ceux du racisme, du fanatisme religieux des schismes nationalitaires de l’exploitation du travail des enfants, de l’oppression des femmes..

Il ne suffit pas de penser pour être.

Au nom du primat des infrastructures, des structures ou des systèmes, la subjectivité n’a pas bonne presse et on l’aborde avec des pincettes en prenant soin de ne pas l’écarter des paradigmes pseudos scientifiques de sciences dures thermodynamique, topologie, théorie de l’information, des systèmes, linguistique.

Tout se passe comme si un Sur-moi scientiste exigeait de réifier les entités psychiques et imposait des ne les saisir qu’à travers des coordonnées extrinsèques ( ça c’est un point central qui pousse à établir des repères mobiles plutôt que des repères fixes, c’est l’essence du travail conceptuel que nous propose).

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