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Argenteuil, le parc des berges le dimanche

Publié le 12 mars 2014 par Triton95

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Argenteuil, en son centre-ville, manquait cruellement d’espaces verts. L’installation d’un parc des berges, sur un ancien terrain vague, est un succès si inattendu, qu’il pose également la question de la restauration des berges de la Seine, aujourd’hui occupées par une départementale, ce site mondialement connu que Claude Monet a peint, et qui n’est plus accessible.

Cette absence m’a fortement frappé en arrivant ici, je me suis demandé longtemps comment il se faisait que personne ne s’en était préoccupé avant, ou peut-être une vision plus utilitaire avait empêché de voir ce que serait l’avenir de nos villes, non pas ces vastes zones pavillonnaires, consommatrices d’espace sans liberté, et refuge pour une famille repliée sur elle-même, mais un vivre-ensemble pour reprendre avec un peu d’ironie un slogan électoral de la mairie actuelle. Comme pour ces grandes villes américaines, ou simplement Paris, l’espace vert est le poumon de la ville, on peut y jouer, lire, discuter, y laisser parler son corps, loin des confinements du monde moderne.

C’est aux impressionnistes que l’on pense en voyant tous ces gens rechercher un peu de soleil et de place, à l’ile de la jatte de Signac, et à une tradition plutôt parisienne de recherche de l’espace vert de manière décontractée.

L’importance des espaces collectifs a été sous-estimée, ou peut-être, à l’instar de certaines villes américaines, a-t-on pensé que l’espace libre devenait nécessairement un espace pour la délinquance, et que tout espace vert ne pouvait exister que dans la privatisation du jardin pavillonnaire. Pourtant, malgré les difficultés de la ville, on se rend compte que rendre la ville aux habitants, et ne pas en faire seulement un lieu de passage automobile est une grande révolution sociale. J’ai une tendance à toujours marcher beaucoup là où j’habite, à la découverte de mon environnement, et j’apprécie le centre-ville à Argenteuil, avec ses trottoirs élargis récemment, ses bistrots dont certains se féminisent, et ces nouveaux parcs, dont le jardin d’Héloïse, dans lequel on tournera certainement un grand film un jour, un havre de paix pour les promeneurs et un endroit magique qui attend ses poètes et ses écrivains.

Ces réalisations se rapprochent de la ville moderne, qui ne pourra plus être ces blocs de béton jouxtant des pavillons clôturés, mais un vrai espace de vie partagée, avec une beauté destinée à donner plus de joie à ses habitants.



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