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12 years a slave

Publié le 13 mars 2014 par Elosya @elosyaviavia

12-years-a-slave

Date de sortie : 22 janvier 2014

Synopsis : En 1841, Solomon Northup, musicien talentueux, jeune homme noir originaire de l’État de New York, vit avec sa femme et ses deux enfants.
Il rencontre deux hommes qui lui proposent d’intégrer leur troupe artistique pour une tournée de quelques semaines. Ils dînent ensemble. Drogué par les hommes, ses papiers montrant sa condition d’homme libre, lui sont volés, il est vendu à un marchand d’esclaves de Washington. Après cet enlèvement, il sera vendu sur un marché aux esclaves et il se battra douze ans durant pour survivre avec l’espoir de retrouver un jour sa famille et sa condition d’homme libre.

D’après l’œuvre de Solomon Northup

Scénario et Réalisation : John Ridley, Steve McQueen

Casting : Chiwetel Ejiofor, Michael Fassbender, Lumpita Nyong’o, Benedict Cumberbatch, Paul Dano, Sarah Paulson, Garrett Dillahunt

Comme vous le savez, j’apprécie beaucoup la culture pop américaine et c’est avec beaucoup d’attention que j’ai suivi les cérémonies des Golden Globes et des Oscars.

Le film "12 Years a Slave" était nommé dans plusieurs catégories. Il a notamment remporté le prix du meilleur film et du meilleur second rôle féminin.

Et maintenant que j’ai vu le film, je comprends amplement pourquoi (même si j’ai vu Gravity, mais je n’ai pas encore vu Dallas Buyers Club qui a reçu pléthore de prix).

Ce film a été un sacré choc. Déjà, je peux le dire, j’ai versé pas mal de larmes. Et cela dès le début. Voir cet homme subitement privé de liberté, ses protestations violemment réprimées dans le sang, m’ont tout de suite bouleversée. Pourtant, je le savais, j’avais tenté de m’y préparer. On m’avait dit et je l’avais lu à plusieurs reprises que le réalisateur montrait la réalité brute : les coups de fouet, les brimades, les punitions, les humiliations. En fait, ce n’est pas tant ce que j’ai vu à l’écran qui était difficile, c’est plutôt que je n’arrêtais pas de me dire que c’était vraiment arrivé et que des personnes ont vécu cela et sûrement pire. Le réalisateur nous rappelle bien que l’esclavage broyait autant les corps que les esprits.

J’ai trouvé l’acteur principal (Chiwetel Ejiofor) époustouflant dans son rôle. Tout au long du film, son personnage se bat, mais il doit aussi se montrer soumis pour pouvoir garder la vie sauve. On sent que son personnage est désespéré, qu’il ne peut se raccrocher qu’à de toutes petites choses pour espérer s’en sortir et s’évader psychiquement de cet enfer. Et malgré cette situation cauchemardesque, l’acteur arrive à insuffler une force incroyable à son personnage.

L’actrice Lumpita Nyong’o est émouvante dans son rôle. Elle joue Patsey. Son maître semble au premier abord, plein d’égard pour elle. Elle semble bénéficier de ses faveurs. Puis plus le film avance, plus on voit le cauchemar de la jeune femme qui doit affronter la folie de son propriétaire qui l’utilise autant pour assouvir ses pulsions sexuelles que ses pulsions sadiques. Et dans ce rôle de propriétaire fou, Michael Fassebender est dérangeant. Il insuffle le chaud et le froid et tels les personnages du film, on est dans l’incertitude par rapport à la manière dont il va réagir. C’est très stressant. Moi, je me suis tordue le bide d’appréhension là dessus.

Le casting est vraiment très, très bon.

Je me suis sentie remuée. Dans mes émotions, mais aussi dans mes réflexions. Avant de voir le film, je n’avais que très peu d’informations sur ce phénomène de kidnapping de noir-e-s libres en bonne santé. J’ai beaucoup lu ensuite. En sortant, je me disais qu’il y avait quelque chose d’incroyable dans cette condescendance normalisée des intendants de plantation pour ces hommes noirs qui ne valent pas mieux qu’un animal pour eux. Que si j’étais née il y a 200 ans, j’aurais été moi aussi perçue comme un sous-être humain. En même temps, me suis-je dis amère, il y a encore des gens qui ont ce point de vue de nos jours. Et puis je me disais que cela n’était pas si vieux, 170 ans entre maintenant et la date de l’enlèvement de Solomon Northup. D’un point de vue temporel, ce n’est pas grand chose et l’esclavage est encore pratiqué de nos jours.

J’ai eu envie d’en savoir plus mes aïeuls aussi.

Plus tard, je suis allée lire des articles et j’ai vu le lien entre le destin de Solomon Northup et la vie actuelle de ses descendants.

Je me souviendrais longtemps de l’histoire de cet homme.

Ce que je peux dire pour finir et pour vous donner l’envie de le voir, c’est qu’un film qui provoque autant d’émotions et de pensées avant, pendant et après le visionnage, ça ne se manque pas.

Ps : Le printemps du cinéma c’est le dimanche 16 mars/ lundi 17 mars/ mardi 18 mars. Et c’est 3€50 la place.

Ah bah oui, il faut en profiter.


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