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Côte d'ivoire: Le retour des réfugiés, une autre forme d'humiliation!

Publié le 15 mars 2014 par Zako


Le retour des réfugiés ivoiriens, une autre forme d’humiliation ! De nos jours, chacun a à la bouche   droits de l’homme, liberté, égalité mais les discriminations n’ont jamais été si fortes.  Cela fait un bon moment, je me demande ce que je vais pouvoir dire sur le sort des réfugiés.Ce sont des centaines de milliers d’hommes, femmes et enfants ayant fui l’armée irrégulière d’Alassane Ouattara depuis la crise postélectorale. Paradoxalement, ces réfugiés qui craignaient pour leur sécurité manifestent curieusement le désir de rentrer au bercail. Ils oublient trop vite que le chemin du retour est semé d’embuches ; un pays tel qu’ils l’avaient quitté et où rien n’a changé, non désarmé. Un pays qui leur manque mais un bled miné par la discrimination ethnique, au travail, dans les cités, les villes, les villages, sur les routes ,bref un pays où circulent librement plus de 100.000 armes sous la bénédiction du régime en place, alliés fidèles de groupuscules du terrorisme d’état et cela à un an de prochaines séances électorales, en ligne de mire, la présidentielle de 2015 à laquelle Alassane Ouattara est candidat à sa propre succession, celle sans aucun doute de tous les dangers. Ces réfugiés, en majorité originaires du centre-ouest, de l’ouest et aussi du sud, chrétiens, animistes, des ethnies bété, wobé, guéré, dida, gagou, Gouro, surnommées ironiquement des pro-Gbagbo ne portent pas Alassane Ouattara dans leur cœur. Parmi eux, on compte des militaires, des enseignants, des chômeurs, des agriculteurs, des malades qui peuplaient les quartiers populaires d’Abidjan,  des  villes, en fait des patriotes qui n’ont jamais reconnu la nationalité ivoirienne d’Alassane Ouattara. Les mauvaises langues disent que le président  est un maïs,  un vieux contre lequel  les ivoiriens ne comptent pas échanger  un jeune pousse pour lui rappeler son origine burkinabé. Au delà des clivages politiques et sociaux, personne n’a oublié, entre Avril 2011 et Avril 2014, 3 ans presque jour pour jour tout ce qui s’est passé là-bas, dans ce pays considéré dans un passé récent comme la vitrine de l’Afrique de l’Ouest : les massacres de population par des bandes armées, les commandos invisibles, les bozos par exemple à la solde du chef de l’Etat. Comme le disait Madame Marine LEPEN, présidente du FN, au cours d’une interview télévisée sur F2 le 27 mai 2011, à propos d’Alassane Ouattara : « C’est à la CPI qu’il y a de bons criminels de guerre et de mauvais criminels, de bons dictateurs et de mauvais dictateurs. Alassane Ouattara devrait être traduit devant la CPI ».Merci Marine pour votre franchise et surtout votre courage, ce que malheureusement les hommes politiques de ce monde n’ont pas. Je m’en souviendrai.
Ces réfugiés qui s’agitent, se découvrent, jubilent, combien sont-ils prêts au retour ? Beaucoup de questions restent en suspens notamment les conditions liées au retour, après avoir tout perdu dans leur cavale : La terre appartient désormais à celui qui la cultive, le logement, le travail, leurs biens matériels, l’honneur, la vie, tout ce qui faisait leur fierté. Le gouvernement ivoirien divague sur le sujet : Il parle de 1500 par-ci, 2000 par-là, même la fameuse commission « vérité et réconciliation », étouffée dans l’œuf par le pouvoir, tellement la pression est forte sur elle, ne sait pas exactement si le régime Alassane  est favorable à ce retour car ces réfugiés constituent un gisement électoral considérable pour l’opposition, le FPI de Gbagbo, l’ex-président qui coule des jours plus ou moins heureux à la Haye, loin des siens mais vivant. Et puis disons-le franchement, Alassane Ouattara qui n’est pas un enfant de cœur allait-il  offrir des lits de diamants à des gens qui ne vont pas voter pour lui ? Sous la pression des ONG de droits de l’homme, il lâche quelques indemnités financières somme toute dérisoire : 75.000 FCFA pour les adultes et 50.000 FCFA pour les jeunes. 1 euro= 656 FCFA. Est-ce le prix du pardon à payer à  des gens à la rue ? Cela se discute.  zako gnali.

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