La "valeur du mercredi" porte sur un domaine sans lequel aucun développement ne serait possible aujourd'hui: Les télécommunications, à travers la valeur historique privatisée par l'état Français en 2004: France Télécom.
Cette société a bien évolué depuis les "PTT" (Poste Télégraphe et Téléphone), tout d'abord en séparant la partie courier (Poste), la partie communications (France Télécom), et la partie régulation (ART:autorité de régulation des télécommunications). On oublie la partie Télégraphe qui n'est guère plus utilisée après avoir été utilisé pendant presque 1 siècle: ainsi va l'évolution.
France télécom a aussi évolué au fil du temps:
- Il devient établissement public autonome en 1991; puis évolue en société anonyme en 1996; Conséquence: le nombre des fonctionnaires baisse d'année en année (par les départs en retraite ou mutations) non remplacés par d'autres fonctionnaires;
- Le capital est ouvert: 21% sont dans le public en 1997 (à 20€); 38% en 1998, puis progressivement jusque 47% en 2003, avant une modification de la loi permettant à l'Etat de descendre sous 50%... Et il ne s'en prive pas ! En 2004, l'état vend 10,85% du capital, laissant alors au public 58% du capital, part qui passe à 73% aujourd'hui;
- L'ouverture à la concurence a forcé la société à s'adapter: Rachat d'Orange entre 2000 et 2003 à Vodafone, en pleine bulle internet; d'Equant; de MobilCom en Allemagne (bravo aux vendeurs...); d'Amena en Espagne en 2004;
- Et puis il y a la rationnalisation des marques: Tout devient Orange: Wanadoo disparait, ainsi qu'Itineris...
En mars 2008, la société tente de racheter la société scandinave TeliaSonera (capitalisation:25 milliards, contre 54 milliards pour FTE), ce qui fait chuter le cours, car cela rappelle de mauvais souvenir aux investisseurs ! Aux dernières nouvelles, rien n'est encore fait. Pourtant, on est en droit de se demander à quoi va bien pouvoir servir les 2 milliards émis ce 14 mai (750 millions sur 6ans à 5.25%, et 1250 millions sur 10ans à 5.65%) Juste un refinancement de la dette ?
France Télécom est aujourd'hui menacé dans ses métiers, et devrait réagir:
- La téléphonie fixe subit les coups de boutoirs de la téléphonie sur IP (via l'ADSL) dont le mode de rémunération est forfétaire et non à la minute comme actuellement sur la téléphonie traditionnelle, faisant baisser la situation de rente de l'opérateur. En conséquence, celui-ci augmente le prix de l'abonnement fixe, mais tout a une limite... La fuite vers la concurence (Neuf, Tele2, Alice, Free, Darty) est largement engagée, et semble irréversible.
- La téléphonie mobile est concurencée par SFR, et Bouygues, bien qu'Orange semble mieux résister dans ce domaine, les opérateurs virtuels (NRJ, et autre) n'ayant pas encore réussi à percer.
- L'innovation semble du coté de la concurence. Longtemps France Télécom a été à la pointe, mais semble dépassé par Free dans le monde du fixe, et par SFR (via Vodafone) dans le monde du mobile.
- L'Iphone d'Apple semble ne pas rencontrer le succès espéré malgré les promesses.
Au prix actuel (20.6€), avec un dividende de 1.3€, le rendement est certes confortable (6.3%). Le cash-flow récurent est important rendant le profil peu risqué, mais la société semble figée. Sans innovation, la société est condamnée à terme, et on a le sentiment d'un grand gachis car elle avait tout pour réussir lors de l'ouverture du capital. Elle se comporte actuellement logiquement comme une obligation... Pour combien de temps ?
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