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Dexter : bilan saisons 1 et 2

Publié le 14 mai 2008 par Red

t, mais elles sont tellement complémentaires que je pensais l'article plus abouti si je me lançais dans la review groupée. Et puis ça permet de clairement faire le bilan de la série avant la troisième saison. Un article qui se focalise donc intégralement sur les points positifs et négatifs de la série et une comparaison intégrale des deux années.

Au départ, on se lançait dans une série à l'apparence assez froide, rigide, pas forcément attachante mais bien fichue et ingénieuse. On suit les premiers épisodes sans déplaisir, la série se crée gentiment son schéma et son ton. Elle présente les intrigues. Une étape par laquelle toutes les séries doivent passer et certaines réussissent mieux que d'autres. Dexter a fait dans le direct. Elle a posé les pions d'une manière entièrement assumée, le téléspectateur assiste à l'ébauche qui mènera au conflit final mais le problème dans les premiers épisodes de la série étant le manque de suspense. J'ai visionné le pilote deux fois. La première fois, je n'étais pas accroché et comme souvent pour les séries que j'adore maintenant, j'ai du revenir pour donner une deuxième chance à la série.

J'ai enchaîné avec les épisodes suivants. Les 102 et 103 étaient réussis mais ne procuraient aucun engagement au téléspectateur. On est presque figé sur son écran et on a du mal à ressentir les émotions que veulent procurer les scénaristes. La série était tenace, mais pouvait fortement rebuter et c'est un des gros points faibles du début de saison, pour moi en tout cas. Et finalement, je ne sais comment, on s'habitue aisément à la direction que prennent les intrigues. Le tout passe beaucoup mieux, l'humour et le second degré sont plus présents et le taux d'adrénaline s'amplifie d'une manière impressionnante. La série est presque devenue imbattable. Les acteurs sont géniaux et le scénario est mené de main de maître. Le final 1 est glacial, un poil laborieux mais efficace et les décisions sont extrêmement intelligentes et riches de cohérence.

La saison 2 poursuit sur le même schéma mais avec (heureusement) des débuts plus faciles et qui passent bien mieux parce qu'on s'est attaché à l'univers et au ton de la série. Les deux premiers épisodes restent assez pauvres de révélations et manquent de précision mais l'épisode 203 permet à la saison de prendre réellement son envol. On retrouve donc malheureusement un début de saison peu engageant mais à partir du troisième épisode (que ce soit pour la première ou la seconde saison), le téléspectateur se familiarise vite avec les choix des scénaristes.

Au niveau du fil rouge, nul doute que celui développé au cours de la saison 2 était plus accrocheur que celui de la première saison. La storyline de l'ice truck killer était certes efficace, bien trouvée, aggressive et bénéficiant d'un dénouement remarquable, celle du Bay Harbor butcher l'était bien plus. Les scénaristes ont compris ce que veulent les fans, c'est de faire de Dexter l'objet de recherche du FBI. C'était à la fois flippant pour Dexter, son interprète mais également pour les téléspectateurs. Les situations dans lesquelles se retrouve le personnage sont à l'image de la série, c'est-à-dire sortant de l'ordinaire. Les scénaristes jouent avec nos nerfs. Le fil rouge est presque parfait. "Presque" parce que les très gênantes facilités scénaristes ottent à la série sa crédibilité et son savoir-faire.

Les cliffhangers ont beau nous laisser assoifés au départ, l'usage abondant de simplicité dans le scénario brise vite ce sentiment-là. Le final 2 donne presque une impression d'arnaque et de célérité. Les scénaristes ne sont pas allés au bout de leurs idées et manquent encore d'audace, pourtant la saison 2 pouvait tout naturellement se conclure sur la révélation que Dexter est le Bay Harbor butcher. On quitte un personnage que je commençais à apprécier, Doakes qui a subi une évolution exemplaire tout au long du second volet. Il a été la pièce maîtresse de la saison, jouant et doutant sur la validité de l'innocence de Dexter. Il a contribué à l'élaboration d'indénombrables séquences-clés qui ont permis aux deux personnages d'évoluer froidement mais de manière totalement inédite. Les scénaristes ont encore prouvé qu'ils peuvent mener les intrigues où on ne l'imagine pas. Mis à part le dénouement maladroit et les facilités scénaristiques préjudiciables, le fil rouge aura été passionnant et très bien mené. Il a également permis l'introduction d'un personnage clé, l'agent Lundy qui a offert une évolution réussie pour Debra qui se place dans la liste des personnages qui ont le mieux évolué dans ce second chapitre de Dexter.

La saison 2 aura été la saison des développements psychologiques appuyés. Presque chaque personnage a connu une évolution précise, bien écrite et entamée (presque) sans faux pas. La psychologie de Dexter a été creusée en long et en large grâce à la décision de faire du personnage la cible de ses collègues et l'irruption de Lila dans sa vie. Debra a tourné la page après son expérience dramatique avec Rudy en sortant avec Lundy, son boss. Leur relation était attachante mais souvent trop détachée du reste des péripéties. La relation Dexter/Rita a gagné en profondeur après un traitement bien trop linéaire en première saison. Laguerta et Doakes ont également bénéficié d'une évolution pointue mais réaliste et les rendant plus attachants. Bref, la saison 2 a permis à ses auteurs de mettre le doigt sur la psychologie et on remarque de nouveau toute l'intelligence de la série dans ce registre-là. Seul bémol, la relation Dexter/Debra a été mal traitée, les scènes regroupant les deux personnages se faisaient trop courtes et étaient pauvres d'intérêt. Même si la saison 1 misait également beaucoup sur la psychologie, elle restait plus dans le cadre de la présentation alors que la saison 2 manque de restrictions et permet aux scénaristes de viser leurs objectifs librement.

Les acteurs sont toujours géniaux. La série est faramineusement bien écrite, les personnages aussi. Les points forts de la saison 2 sont plus raffinés et distingués que ceux que l'on retire de la première saison. Les scénaristes ont eu champ libre pour ce second volet et ont bien sû diriger leur plume, si l'on oublie le final, bien que réussi sur le plan du second degré. La série est précise, inventive, maline, directe et très bien interprétée. Elle est devenue ma série préférée. Dommage que les facilités scénaristiques emmènent les intrigues vers des issues peu favorables. Vivement la saison 3 !


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