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Boursorama avalée par Société Générale, sa maison mère

Publié le 19 mars 2014 par Boursomax
Fin de parcours pour le titre Boursorama Boursorama avalée par Société Générale, sa maison mère Il ne sera bientôt plus possible de détenir du Boursorama. Les titres de la société éponyme, célèbre pour son portail d'informations financières mais également première banque en ligne depuis le rachat de Caixa Bank en 2007 vont être rachetés par la maison mère, Société Générale au cours de 12€. Pour les minoritaires, c'est à priori une bonne nouvelle : une prime de 22% par rapport au dernier cours côté à 9,83€, cela ne se refuse pas.

En revanche, c'est la soupe à la grimace pour ceux qui détiennent le titre depuis le démarrage de la cotation en 2000 au prix de 15,70€. Il est vrai que nous étions en pleine bulle internet. Au sommet l'action s'est même échangée à 26,50 € le 29 mars 2000 !
Rappelons qu'à l'époque la cotation et cette incroyable valorisation ne se faisait pas sur le portail d'informations Boursorama mais bel et bien sur le courtier en ligne Fimatex superbe success story dirigé par Vincent Taupin.
D'ailleurs, le portail Boursorama de l'époque ressemblait à cette époque à ça:


Flash back sur l'histoire Fimatex-Boursorama Boursorama avalée par Société Générale, sa maison mère Le sommet de la bulle avait été atteint et la grenouille rendu plus grosse que le bœuf (la société avait la valorisation exubérante de 2,3 Milliards) s'était alors s'effondrée lors de la purge des valeurs internet pour tomber aux alentours des 1€. Certains salariés de cette période ont pu alors bénéficier d'avantageuses stock options : ce n'était pas encore un gros mot mais une honnête méthode pour garder les talents de l'entreprise à moindre frais et en attendant des lendemains chantants...

Après avoir tenté une expansion internationale peu convaincante (Angleterre, Espagne, Italie) et pénalisé par le 11 septembre, Fimatex décide de se reconcentrer sur son marché local en rachetant successivement son principal concurrent Self Trade (fondé par Charles Beigbeider) puis en 2002 le portail Boursorama.

Profitant de la notoriété du portail, Fimatex décide alors de changer de nom : portail et broker sont fusionnés. Le portail sert à attirer le chaland qui peut ensuite ouvrir son compte chez Boursorama Invest. La boucle est bouclée : audience ciblée et services de courtage en ligne sont la formule du succès de Boursorama.

Pourtant Boursorama/Fimatex est toujours centre de coûts et non de profits... et la maison mère, la Société Générale, s'impatiente : elle voudrait des revenus plus récurrents que ceux, par définition erratiques, du courtage sur action. L'occasion vient alors lorsque Caixa Banque revend son réseau en 2006. De pur player sur Internet, Boursorama devient Boursorama Banque avec un réseau d'agences et un back office bancaire. Pour revenir à la rentabilité, le groupe n'aura de cesse de fermer l'ensemble des agences (cédées ou transformées en agences Société générale) peu rentables et ne correspondant pas du tout au modèle en ligne.

Après de lourds investissements notamment marketing et une forte rationalisation, Boursorama redevient un pur player de la banque en ligne. L'activité Bourse est mise en sommeil bien qu'elle contribue au résultat au même titre que le média (environ 10 millions d'euros par an). 

Boursorama Banque est aujourd'hui le leader de la banque en ligne et vient de franchir le cap des 500 000 clients. Au sein du groupe Société Générale, Boursorama recrute aujourd'hui davantage de clients que les réseaux Société Générale et Crédit du Nord réunis. Il devenait donc évident pour le groupe de racheter à bon compte cette pépite. Au prix de 12 euros, Boursorama Banque est aujourd'hui valorisé à 1,2 milliard d'euros, toujours très loin de la valorisation de l'IPO même si la société, avec plus de 500 000 clients compte 20 fois plus de client et constitue un modèle très rentable.


L'avis de Boursomax Société Générale et Caixa Bank détenant 75% du capital, on ne peut pas s'attendre à une contre offre. Le titre devrait donc être retiré de la cote en Juin. Dommage pour les actionnaires de la première heure qui ne seront donc jamais revenu dans leur cours d'achat malgré une fidélité de 14 ans. Ce n'est ni la première fois ni la dernière qu'un grna d groupe cote un spin off en conservant la majorité des titres, le fait fructifier avec le cash de l'iPO puis le rachète à vil prix alors que le bébé commence à rapporter. On se souvient d'Orange et France Telecom par exemple...
Boursorama reste néanmoins un formidable outil massivement utilisé en France et un leader incontesté pour la gestion financière personnelle. Esperons que l'équipe dirigeante saura conserver un esprit pionner afin de continuer à proposer toujours plus de services innovants à des prix Boursorama et non Société Générale...
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