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Nadera, deux mois pour guérir

Publié le 20 mars 2014 par Cmasson

La famille de Nadera est originaire de Dushambe (Tajikistan), elle vit réfugiée en Afghanistan depuis plusieurs décennies. Le père de Nadera, Aman Ullah est lui-même né à Kunduz, dans le nord du pays. Les opportunités de travail manquant, il est venu s’installer avec sa famille à Kaboul, il y a quatre ans. Depuis un an et demi, ils vivent dans un camp situé aux alentours de l’aéroport : les tentes jouxtent Sharak-e Arya, modernes complexes immobiliers qui ont donné leur nom au camp. 

Aman Ullah sait que leur refuge n’est que temporaire : les rumeurs disent que le camp va être évacué d’ici quelques mois par les agents immobiliers. En attendant, il regarde inquiet les bâtiments qui continuent de fleurir, menaçants, toujours plus près des tentes. Il espère que le gouvernement les orientera vers un nouveau terrain en friche.

A Sharak-e Arya, il n’y a pas d’eau, pas électricité. Pas d’école non plus, ni de médecin de proximité. Nadera est née ici. Cadette de la famille : elle a 6 frères et sœurs âgés de 30 mois à 16 ans. L’été dernier, elle est tombée malade, elle ne s’alimentait plus et sa mère n’avait plus de lait. Quand l’équipe d’ACF s’est installée dans le camp pour ouvrir le programme, elle était presque mourante. Ouvrier à la journée, Aman Ullah n’avait pas les moyens d’emmener sa fille se faire soigner à l’hôpital.

Sur les 200 familles vivant au camp de Sharak-e Arya, l’équipe d’ACF compte 54 patients, femmes et enfants. Aman Ullah sourit quand il voit sa fille aujourd’hui : elle a retrouvé son appétit et ses joues potelées de bébé. Suivie depuis 3 mois en OTP (Out patient Therapeutic Programme) par l’équipe, elle est maintenant prête pour passer en SFP (Supplementary Feeding Program).


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