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L’art n’est pas démocratique, mais le web un peu plus...

Publié le 15 mai 2008 par Alex Gaudin

Un papier récent, intitulé Gin, Television and social Surplus, m’a rappelé la position critique de Michael Fallon sur la créativité à tous crins.
Pour Fallon, nous vivons dans un monde où la créativité n’est plus l’apanage de quelques artistes, mais devient au contraire un droit auquel chacun peut aspirer – être créatif, voir un devoir – ne pas l’être conduirait à ne pas être en harmonie avec soi-même.
Sous cette critique qui peut paraître peu progressiste, se cache la question du rôle de la créativité dans nos sociétés développées, à l’heure où tout un chacun, par les miracles de la technologie, peut s’affirmer écrivain, cinéaste, musicien ou que sais-je encore.
Une des dernières classifications à la mode ne parle-t-elle pas des « créatifs culturels », une trouvaille de l’universitaire Richard Florida.
Mais sous cette apparente démocratisation de la créativité, que trouve-t-on ?
Bien souvent, un résultat médiocre, qui insidieusement peut laisser penser que l’art, ou la création, se fout du monde.
Au risque de dévaloriser ceux qui s’attachent à la dureté de l’acte créatif.
Car l’art, enfin, ce n’est pas du DIY !
C’est avant tout un travail de longue haleine, d’efforts renouvelés, de constance intellectuelle et de lucidité. Alors, tous artistes ?

Le papier cité en intro, est quant à lui dans une approche plus optimiste de l’impact de la démocratisation de l’accès aux outils de création et de partage en ligne, quoique traitant d’un sujet un peu différent de celui de la créativité.
La thèse résumée de façon grossière est la suivante : avant, le temps libre était surtout dévoré par la télé.
Mais aujourd’hui, la télé, on la regarde moins. Alors, le temps libre se retrouve absorbé par les nouveaux usages médiatiques : on ne se contente plus de consommer des contenus, on apprécie aussi d’en créer par soi-même et donc de les échanger.
Bref, ce temps peut être utilisé à une foultitude de projets intéressants.
Et c’est là qu’arrive l’idée centrale du raisonnement, assez long tail dans l’esprit : tant bien même 99% des gens continuent de regarder la télé comme avant et n’en font pas plus, 1% des individus décident eux, de faire autre chose que de regarder la tv.
Et ce 1%, à une échelle mondiale d’internautes, cela représente un temps assez considérable à investir. Avec un bel enjeu, réhabiliter la culture de la contribution volontaire. Lire à cet effet le papier de Libé sur l'essor du crowdsourcing.
Et si possible, à faire autre chose que de rêver d’être artiste !


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