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L’anarchie précéde la révolution mais la saison est à terminer…

Publié le 22 mars 2014 par Passionacmilan

SeedorfC’est dans un climat de grande tension que l’AC Milan prépare le déplacement difficile à Rome face à la Lazio. Après la lourde défaite face à Parme et la contestation très dure des tifosi, le club milanais a vécu une semaine de grande confusion. Sans la présence de Berlusconi, un Galliani omnipotent mais bousculé par la présence de la personnalité débordante de Seedorf, l’anarchie règne à Milan et personne a sa place assurée. Face à cette période de transition, l’aspect sportif est passé en second plan. La fin de saison de l’AC Milan risque d’être très longue…

SEEDORF TOUT PUISSANT, GALLIANI SECOUÉ
Tout a commencé dimanche passé avec la contestation des tifosi qui avait comme cible principale Galliani, accusé d’avoir assemblé une équipe remplie de joueurs indignes. Selon le chef ultra de la Curva Sud, Seedorf lui-même aurait avoué vouloir se débarrasser du trois-quarts de l’effectif, se distançant ainsi de la position de Galliani.

Le lendemain, un communiqué de Berlusconi confirmait l’entraineur pour la saison prochaine et fragilisait toujours plus la position de son fidèle collaborateur. Mardi, c’était au tour d’une icône comme Maldini d’accabler Galliani en disant tout haut ce que la majorité des tifosi pense tout bas. Une partie de la presse l’a suivi pour mettre en évidence toutes les erreurs de Galliani ces dernières années : un véritable procès.

L’administrateur délégué de l’AC Milan est accusé de mauvaise gestion vu le chiffre d’affaires et la masse salariale dignes d’un top club mais un effectif médiocre et des résultats très décevants. Tout le monde a fini par se lasser d’entendre parler de reconnaissance et succès passés. Sa politique low cost et ses méthodes dépassées ont fini par détruire Milan. Alors que tout semblait se mettre en place pour voir Galliani abandonner la barque, lors de l’assemblée générale en avril ou en fin de saison, l’histoire a subi un gros rebondissement.

GALLIANI CONTRE-ATTAQUE, SEEDORF ACCUSÉ
Galliani n’est pas du genre à se laisser faire : « Je suis en contact permanent avec Berlusconi, je n’abandonnerai pas » . Accusé de toutes parts et en apparence fragilisé, il a rencontré Berlusconi pour lui faire part de sa version de la situation. Il a présenté un dossier contre Seedorf qui a fait tomber le président de sa chaise.

Plus que les résultats, c’est le comportement et les méthodes de Seedorf qui dérangent. Jusqu’à présent Mister Clarence a fait preuve de beaucoup trop d’assurance, voire d’orgueil et même d’arrogance. Il se sent intouchable, protégé par son contrat et par les garanties de Berlusconi. Cependant il est allé trop loin en voulant interagir directement avec le président sans passer par Galliani, son supérieur direct (ce qu’il devrait pourtant faire).

Le club lui reproche de penser trop au mercato et à la saison prochaine (rôle de Galliani) alors que sa mission d’entraineur est avant tout de penser au terrain, aux joueurs à disposition et à faire son possible pour terminer au mieux cette maudite saison. Ses prétendues déclarations au chef des ultras concernant l’effectif à révolutionner presque totalement n’ont pas du tout été appréciées. Seedorf a publiquement nié avoir dit cela, probablement surpris que le chef ultra ait dévoilé les contenus d’une conversation privée… mais qu’y a-t-il de mal à exprimer en privé et sans hypocrisie ce qu’il pense de l’effectif?

Ce n’est pas tout car ses méthodes révolutionnaires ne plaisent pas à l’équipe, qui serait divisée en deux ou trois clans, et cela aurait fortement détérioré l’ambiance à Milanello. Les joueurs se plaignent notamment des réunions par secteur (comme c’est le cas dans d’autres sports), des discussions privées (Seedorf – joueur) toujours accompagnées du psychologue, des entrainements l’après midi (tous les grands clubs européens le font le matin), des interruptions des entrainements pour des longues explications, de sa rigidité tactique, de la mauvaise utilisation de nombreux joueurs, de la gestion trop laxiste de Balotelli et des nombreuses faveurs dont il bénéficie au détriment des autres… Et qui sait si l’équipe ne se rebelle pas car elle se sent menacée par la présence de Seedorf (cf. ses déclarations)?

Tout cela aurait été minimisé en cas de bons résultats mais c’est loin d’être le cas. Et un entraineur reste par définition lié aux résultats : il n’a pas un crédit illimité. Son insubordination et ses méthodes trop innovantes ont fait le reste. Alors que le feeling et le lien Berlusconi – Seedorf semblait extrêmement solide, le président semble ne plus faire confiance à l’entraineur et partage les perplexités de Galliani (qui n’a jamais voulu de Seedorf) sur la gestion technique de Mister Clarence. Il serait prêt à changer d’entraineur en avouant par la même occasion son pari raté.

VICTOIRE DE L’ANCIEN RÉGIME
L’historique duo Berlusconi – Galliani en ressort une nouvelle fois gagnant. Après Lady B, Seedorf n’a pas réussi à modifier la hiérarchie et risque de payer très cher sa tentative de faire vaciller Galliani et permettre au club d’avancer dans la bonne direction. Tout comme Maldini ou Leonardo, Seedorf est dérangeant. Malgré sa grande responsabilité dans la chute de Milan, l’administrateur délégué s’accroche, fort de son lien indissociable avec le président. A l’inverse, Seedorf est sérieusement menacé. Il a été mis au pied du mur : s’il veut être confirmé, il doit penser aux résultats actuels, pas à l’éventuel projet futur.

Le nouvel entraineur mériterait de pouvoir mettre en place son nouveau projet pour la saison prochaine, soutenu par la société et non pas d’être tenu responsable du désastre de cette saison. Ce serait l’énième alibi de la société pour couvrir ses propres erreurs et faire porter le chapeau à l’entraineur. Et à la fin Berlusconi et Galliani ne sont jamais menacés…

COHÉSION APPARENTE, LA SITUATION DU CLUB RESTE ANARCHIQUE
En ce moment de transition, personne a sa place assurée à Milan : de Berlusconi en passant par Barbara et Galliani jusqu’à Seedorf, sans oublier les joueurs. Et pourtant, comme à chaque moment difficile, Milan veut faire croire qu’il n’y a aucun problème.

En sentant le vent tourner en sa défaveur, Seedorf a demandé à rencontrer Galliani pour lui demander son soutien et celui de Berlusconi. Galliani suivra l’équipe à Rome et à Florence, pour soutenir Seedorf mais aussi l’observer au quotidien. Publiquement, la voie de la cohésion est annoncée. Mais en réalité, la position de Seedorf reste compliquée. Certains parlent d’ultimatum, d’autres de destin déjà écrit en fin de saison (peu importe les prochains résultats). En conférence de presse, selon Seedorf tout se passe bien dans le meilleur des mondes… l’équipe est soudée et travaille très bien, il est toujours d’accord avec Galliani et Berlusconi se déclare proche de l’équipe.

En réalité, comme dans toutes les chutes des empires de l’Histoire, avec un « H » majuscule, on vit une phase d’anarchie. On ne sait plus qui commande, tout le monde accuse tout le monde et chacun essaye de sauver sa peau, entre une attaque fourbe et des apparences trompeuses. Il est impossible de savoir comment cela va se terminer. Milan va probablement choisir de vivre semaine après semaine et les décisions se prendront à la fin, en espérant un nouveau départ peu importe les noms qui figureront dans l’organigramme… actuellement tous les projets sont congelés en attente d’un éclaircissement de la situation. L’organisation au plus haut niveau est la priorité absolue, pour ensuite pouvoir commencer la reconstruction technique.


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