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Critique Ciné : Dark Touch, terrifiante maltraitance

Publié le 23 mars 2014 par Delromainzika @cabreakingnews

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Dark Touch // De Marina de Van. Avec Missy Keating et Marcella Punkett.


Je pense que Dark Touch est beaucoup plus qu’un simple film d’horreur. En effet, au-delà de l’aspect fantastique du film, il y a bien évidemment une réflexion sur l’enfant maltraité et l’inceste. Deux thématiques particulièrement difficiles. L’univers fantastique du film nous permet donc de plonger dans la tête de la jeune Neve et de voir le mal qui la ronge vraiment. En empruntant son idée de fillette dotée de pouvoirs de télékinésie à Carrie (en faisant quelques recherches j’ai découvert que Marina de Van est une grande fan du film de Brian de Palma), Marina de Van parvient à faire quelque chose d’encore plus surprenant et surtout d’efficace. Car mine de rien, la réflexion qu’il y a derrière est particulièrement bonne et dérangeante. La réalisatrice parvient à nous mettre dans une position très inconfortable par moment (je pense notamment à la scène de la petite fête d’anniversaire, certainement l’une des plus remarquables de ce film). La mise en scène est clairement l’un des points les plus importants de Dark Touch dans le sens où c’est elle qui donne le rythme au film et surtout son côté particulièrement âpre.
Une nuit, dans la campagne profonde, une maison isolée prend vie.
Meubles et objets se rebellent contre les occupants, laissant Neve, une fillette de 11 ans, seule rescapée du massacre sanglant qui a décimé sa famille.
Des proches la recueillent et s’efforcent de lui faire surmonter cette épreuve traumatique en l’entourant d’amour. Mais la violence continue de se manifester et Neve ne retrouve pas la paix…
Jusqu’au bout, le film est une surprise. Et pourtant, je dois avouer que je n’aurais jamais pensé voir quelque chose d’aussi bon. La première scène du film par exemple était certes assez bien fichue mais ne donnait pas l’impression que Dark Touch serait un film intelligent. Je m’attendais donc à voir un film dans la veine du très bon Esther (de Jaume Collet-Serra, 2009). Sauf que voilà, il y a un vrai sujet de fond derrière toute cette esbroufe fantastique et horrifique. C’est un film qui accuse, qui montre avec horreur ce qu’est la maltraitance. Ce n’est pas un sujet facile. Si certains films vont plutôt choisir l’angle du faux-documentaire, je préfère largement ce que fait Marina de Van. En effet, son film d’horreur est ancré dans la réalité et en plus de ça il nous fait vivre l’enfer que vit cette gamine au travers de ses pouvoirs et du regard des autres. Ce qui est dommage finalement c’est peut-être la fin. Je ne l’ai pas trouvé aussi remarquable que le film dans son intégralité. Disons que c’est le moment où Dark Touch tombe presque dans le grotesque.
Mais je ne vais pas bouder mon plaisir malgré tout. Derrière le côté assez inégal de certains moments, le tout est un film très difficile sur un sujet presque tabou. Il fallait oser, surtout quand on sait que Marina de Van n’a pas pu tourner son film en France à cause de la DASS (qui interdit de faire tourner des scènes violentes à des enfants). Le truc dans Dark Touch c’est que toute la violence est mise en scène avec beaucoup d’élégance. Finalement, en abordant des sujets complexes, Marina de Van ne se prend pas les pieds dans le tapis et je pense que c’est avant tout ce qu’il faut souligner. Il y avait tellement de pièges et grâce à l’angle pris, ils sont tous plus ou moins bien contournés. Si je compare Dark Touch à Carrie, je pense que le premier restera anecdotique mais cela ne veut pas pour autant dire que le film est mauvais. Bien au contraire. Le film est glauque à souhait. Qu’est ce que c’est agréable de voir des films d’horreur avec de vrais scénarios parfois.
Note : 7/10. En bref, une surprise inattendue.


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