Magazine Cinéma

Ida

Publié le 26 mars 2014 par Dukefleed
IdaUn bijou sans écrin
Dans les années 60 en Pologne, une jeune fille élevée au couvent et prénommée Anna s’apprête à prononcer ses vœux. Sans famille, croît-elle, la mère supérieure va lui imposer, avant de prendre une décision aussi importante de rencontrer le seul membre de sa famille encore en vie ; sa tante. Cette rencontre va lui apporter un éclairage sur un secret de famille mais aussi sur la Pologne de l’occupation nazie.Esthétiquement ce film est irréprochable ; le terme de « bijou » souvent avancé par les critiques n’est pas galvaudé. Tout contribue à montrer l’écrasement des personnages par la foi et leur propre histoire : noir et blanc crépusculaire, format 1.37 hyper réduit, réduction du cadre autour des personnages par un éléments de décor (chambrant de porte,…), caméra immobile, personnages au ras du cadre (sensation d’isolement), personnages toujours en bas du cadre (sensation d’écrasement), cadres épurés,… La photographie et le cadrage est une merveille d’épure. Ces choix aboutissent à un film sobre, froid et sec. Le rythme voulu par le  metteur en scène hyper lent est à l’image d’une époque où l’instantanéité n’était pas loi.Mais au-delà du tape à l’œil esthétique, pas trop de salut. Ce film a tout d’un polar social très classique. Dans ce scénario très convenu construit sous la forme thèse-antithèse, rien ne nous surprend vraiment mais pire encore, ces personnages ne nous bouleversent aucunement. Cette quête de vérité individuelle et collective est très artificielle. Anna connait l’existence de cette tante, la confrontation avec son passé lui est imposée, et elle vit cette rencontre de manière très distancée. Aucune émotion et peu de remise en cause de ses choix naitront de cette immersion dans son passé et celui de la Pologne. La représentation de la Pologne sous occupation allemande, le comportement des catholiques, le sort subit par les juifs est sans concession ; par contre, tout ceci n’est qu’effleuré. La tante est un des symboles du sentiment de culpabilité polonais.Le sujet méritait un traitement moins distancé et moins convenu. Le trajet d’Anna sur la seconde moitié du film fait carrément plat de nouille ; on enfonce les portes ouvertes à chacune de ses nouvelles expériences, tout a été si minutieusement amené dans la première partie.Critikat et Benoît Smith résume bien la sensation laissée au terme de ce film : « Le parti pris esthétique est voué à servir d’écrin enluminé à un récit dont l’intérêt s’avère inégal »
Sorti en 2014

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Dukefleed 11 partages Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog

Magazine