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Le temps pour moi

Publié le 27 mars 2014 par Mentalo @lafillementalo

L’autre jour, je déjeune avec une collègue. L’occasion de parler du travail, de la vie, des enfants. Comme toujours, je suscite l’incrédulité, voire l’admiration, avec ma famille très nombreuse.

J’ai quatre enfants.

Je l’écris parce que sinon, je ne réalise pas trop moi-même. Pas pour l’exploit. Mais parce que ça me semble naturel, évident. Alors, l’admiration, moi, ça m’amuse.

Comment fais-tu? me demande-t-on régulièrement.

Je fais, c’est tout. Je ne perds pas mon temps à réfléchir comment, sans doute cela me laisse-t-il plus le temps de faire.

Mais tu n’as plus de temps pour toi? insiste ma collègue.

Je reste un instant coite. Alors certes, je cours de décembre en été. Et alors? Aurais-je du temps, plus de temps, que ferais-je de plus (à part classer les papiers des impôts et répondre aux mails dans un délai honorable,  je veux dire)? Du temps pour moi? Pour quoi faire?

Je fais du sport, je monte à cheval, je nage, je me promène en forêt, je me plonge avec délice dans mes livres bien aimés, je me vernis les ongles, je bois des bières avec les copines, je blogue.  Je m’échappe, parfois, quelques heures, quelques jours. Avec, ou sans enfants. Le temps pour moi, il est parfois avec eux, et je le savoure également.

Il y a bien longtemps que j’ai perdu le goût de l’oisiveté, le plaisir de ne rien faire, si ce n’est en bonne compagnie, mais refaire le monde est encore faire. Je suis en mouvement perpétuel, et ça me va, le plus souvent.

J’apprends tout doucement à dire non. Ca me fait gagner un temps fou. J’ai supprimé ce qui me pollue (la télé, notamment). J’ai déplacé mes priorités. Je prends le temps des choses. De lire un livre à Ultime alors que j’avais prévu de m’attaquer à l’Everest de repassage. Dix minutes de tendresse prises sur une corvée, ça change tout, et ça ne change rien, selon l’angle où l’on se place. D’aller promener au premier rayon de soleil, plutôt que de laver les carreaux sur lesquels il repleuvra demain. Etonnament, les jolies choses filent et passent, tandis que les paniers de linge et la poussière t’attendent patiemment, eux.

Je vais à l’essentiel. L’essentiel n’est pas moi. C’est nous.

Et bien sûr, je me plains. Que je n’ai le temps de rien.

pier1


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