Des psychanalystes, orientés par Freud et par Lacan, apportent des réponses en deux temps:
L’après-midi. Cette forclusion du signifiant de la Loi est-il le dernier mot de Lacan à propos des psychoses ? Absolument pas. Dans les années 1970, à la fin de son enseignement, Lacan va se passer du Père en le pluralisant. Il ira même jusqu’à affirmer que la forclusion est généralisée et que l’OEdipe et la Loi du Père sont des tentatives de suppléer à ce trou forclusif irréductible. D’une certaine façon, tout le monde délire. Ces formules sont à manier avec prudence. Pour en montrer la pertinence, nous isolerons le concept de psychose ordinaire. Il y a des sujets parlants qui ne présentent aucun trouble du langage, aucun phénomène élémentaire, aucun délire ni errance. Ils peuvent présenter une surnormalité qui les rend particulièrement adaptés. Cette clinique n’est plus structuraliste mais continuiste : «On distingue, non pas des classes, mais des modes, qui sont des variations» (J.-A. Miller, 1999). C’est moins alors la paranoïa, psychose lacanienne par excellence, qui fait boussole que la schizophrénie, étant entendu que, pour le schizophrène, tout le symbolique est réel.
Ces deux temps de l’enseignement de Lacan qui ne s’excluent pas, à être présentés puis illustrés par de nombreux exemples cliniques dans la journée, permettront de saisir en quoi la rencontre des psychoses dans le champ social n’est ni rare ni exceptionnelle. Cette rencontre pose sa question à chaque intervenant et pas seulement au clinicien ex officio (psychiatre, psychologue ou psychanalyste). Ce n’est pas en fermant les yeux ou en n’en vouloir rien savoir qu’une issue est possible. Donc, ne reculons pas devant la psychose !
Pr. H. CASTANET
Source : Réseau Santé Marseille SudAccédez aux dernières actualités sur les psychoses