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Trail World Tour, Via de la Plata, étape 1: giboulées andalouses.

Publié le 29 mars 2014 par Sylvainbazin

Je ne suis pas parti de si bonne heure, ce matin. D'abord parce que le petit déjeuner a l'hôtel n'était pas proposé très tôt, et aussi parce que avec les horaires espagnols je suis un peu décalé. Je n'ai pas très bien dormi non plus, mais pourtant e' quittant ma chambre douillette du centre de Séville, je me sens bien, tout heureux de me plonger dans ce nouveau chemin.
Je traverse le pont Élisabeth 1 et dit ainsi au revoir a cette belle cité. Le soleil est revenu, les rameurs sont nombreux a s'entraîner sur le fleuve. Sur les berges, des joggeurs. Un samedi matin en ville.
Mais je quitte bien vite l'agglomération. A la sortie, un grand panneau orné d'une fresque m indique Santiago a 1000 kms. Je ne suis donc pas arrivé, ce qui est normal puisque je viens juste de partir ! Mes premiers pas sont bons, la mise en route n'est pas difficile et la forme ne semble pas mauvaise. Je suis plutôt rassuré. Et c'est vrai aussi que je suis enthousiaste a l'idée de me retrouver sur une de ces itinerances pèlerines que j'aime tant. En plus, la sortie de la ville, si elle n'offre pas de splendides points de vue, n'est pas horrible non plus. J'ai vu bien pire, notamment en Espagne.
Je retrouve vite un chemin, le début d'une campagne. L'itinéraire bifurque ensuite sur un chemin le long du rio. Les pluies d'hier ont tout détrempé et comme la terre n'absorbe pas très vite ici, le terrain est très lourd, comme dirait les turfistes: je traîne vite des kilos de terre molle sous mes pieds. J'essaie de courir dans l'herbe, pour éviter de trop glisser. Un coureur, que je croise, me dit que c'est ainsi pendant quelques kilomètres. En fait, ce sera ainsi presque tout au long de mon parcours du jour.
Je regagne cependant, un peu plus loin, un coin de terre plus ferme. Quelques hectomètres après, j'arrive a la première localité de mon voyage apres Séville : Santiponce. A la sortie, le site archéologique d'Italica, qui abrite entre autre un splendide amphitheatre romain, me fait de l'œil. J'ai largement le temps de visiter car mon étape reste une mise en jambe: 42 kilomètres seulement. Je m'offre donc un petit tour dans les ruines romaines. Le site est beau et bien entretenu, les voûtes me rappellent celles de la cuisine chez mes parents, qui habitent dans ce qui fut lds arènes romaines de Poitiers.
Après un café, je reprends ma course. Ça va bien, et le soleil m'accompagne. Après un petit bout de route, je découvre une immense ligne droite tracee sur un chemin vallonné, entre les champs. J'avais bien imaginé ces grands espaces ouverts et j'avoue y prendre plaisir, quand le paysage reste beau et que mon etat d'esprit est au diapason. C'est le cas aujourd'hui. Je ne pense d'ailleurs pas a grand chose de précis en arpentant cette première immensité. Je me contente de courir dans les descentes et de marcher d'un bon pas dans les côtes. Tout va bien.
Bien sûr, le gué un peu plus loin est plein d'eau, mais le passage n'est pas compliqué et je ne me mouille même pas. Je rencontre là deux cyclistes qui eux ont pu nettoyer leurs vélos.
Japproche ainsi a grands pas de Guillena, où je marrete déjeuner. Le petit restaurant qui propose un menu, modeste mais complet, pour six euros, tombe a pic. J'y mange en terrasse. La localité semble modeste, la crise plus sensible ici qua Séville. Mais une joueuse fanfare, qui fête je ne sais quel événement, me prouve que les jeunes du coin ont encore lair de s'amuser.
Il ne fait soudain plus bien chaud lorsque je repars. Le ciel est DD plus en plus chargé et le soleil a disparu. La sortie de la localité n'est pas très marrante, le long de la route, mais comme le repas a été plus copieux que je ne le pensais, je marche pour digérer là où j'aurai préféré passer vite.
Parvenu dans des jolis champs d'oliviers et des plantations d'agrumes, je me remets a courir: au départ pour ne pas trop glisser dans la boue collante puis pour tenter, vainement, d'échapper a la pluie. Je croise quelques coureurs crottés qui me disent que le terrain est difficile. J'ai vu pire mais c'est vrai que le sol, sans doute peu habitué a recevoir tant d'eau, est raviné par endroits. Le jeu consiste donc a courir au bon endroit, souvent dans l'herbe a côté du chemin.
Je ne flâne donc pas trop sur ces belles collines car on est bien en mars et c'est un regime de giboulées qui sabbat sur l'Andalousie, et sur moi du voup. Je dérange quelques cochons sauvages et rencontre de beaux dadas, qui prennent l'eau eux aussi. Enfin rien de grave car il ne fait malgré tout pas froid, que mon moral est bon et la fatigue absente. Seule préoccupation : mes affaires sont sans doute un peu trempées car comme j'ai fait confiance a la météo qui disait pas d'inquiétude, je n'ai rien protégé. Finalement seul mon galaxy note a mal vécu l'expérience, j'espère qu'il reviendra a lui demain après un bon séchage...
Il me reste d'autres instruments pour communiquer mais c'est embêtant.
Quant a moi je suis a peu près sec a l'heure qu'il est. Parvenu a Castillblanco, le terme de mon etape, je trouve le gîte de pèlerins local. On m'y accueille gentiment. C'est un gîte tenu par des volontaires et où on paye ce que l'on veut donner. Surprise, il est plein. Moi qui n'est doublé que trois pèlerins en début de journée...
Je dîne agréablement en compagnie de deux pèlerines d'Aix en Provence, avant de regagner le dortoir, où, a l'heure où je termine ce récit, les ronflements germaniques se font déjà entendre... bonne nuit!

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