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L'Homme moderne, un australopithèque qui s'ignore... Partie II

Publié le 30 mars 2014 par Raymond_matabosch

L'Homme moderne, un australopithèque qui s'ignore, emporté dans la décadence d'une civilisation de l'Ouest au seuil de sa disparition[...]


Partie II.

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L'édit de Sardique, dit de Galère.

Le 30 avril 311, l’empereur romain Galère, grand persécuteur des chrétiens sa vie durant, publie, sans consultation de ses pairs de la Tétrarchie, non seulement en son nom propre mais encore en celui des trois autres tétrarques, - Constantin, Licinius et Maximin Daïa -, cinq jours avant sa mort, à Sardique, - Sofia en Bulgarie -, un édit, avec lequel il met fin aux persécutions à l'encontre des chrétiens et par lequel Rome reconnaît la religion chrétienne comme religion admise dans l'Empire.

Constantin, même s'il n'est ni converti ni baptisé, est l'ami des Chrétiens particulièrement nombreux dans les provinces orientales de l'Empire. Galère comprenant que s'il poursuit les persécutions, des révoltes chrétiennes ne manqueront pas d'exploser. Dans ces circonstances, et pour ces raisons purement politiques, il a promulgué le-dit édit de tolérance(2) : « Par nos règlements visant à l'amélioration constante du bien public, nous avons jusqu'ici veillé à régler toutes choses en conformité avec les anciennes lois et la discipline civile des Romains. Cela fut, d'une façon toute particulière, également notre objectif à l'égard de ces Chrétiens qui avaient renoncé à la religion de leurs ancêtres et furent contraints de revenir aux justes croyances. Au lieu d'observer les institutions antiques que leurs propres ancêtres avaient probablement établies, ils avaient, par dieu sait quelle obstination et folie, suivi des lois qui leurs étaient propres et avaient rassemblé dans des sociétés distinctes beaucoup d'hommes de croyances très variées. Suite à la publication de notre décret qui enjoignait aux Chrétiens de revenir d'eux-mêmes à l'observance des anciennes lois, beaucoup d'entre eux se sont soumis par peur de la contrainte et davantage encore en étant exposés à la répression. Cependant, parce que beaucoup d'entre eux persistent encore dans leur croyance et parce que nous avons constaté qu'ils se refusent toujours à accomplir les actes prescrits de vénération et d'adoration des Dieux, et continuent d'adorer leur propre Divinité, nous avons donc estimé, par l'effet de notre clémence accoutumée dans le pardon accordé à tous, qu'il convient d'étendre notre indulgence à ces hommes, de leur permettre de redevenir Chrétiens et de les autoriser à rétablir les lieux de leurs assemblées religieuses ; si du moins cela ne trouble pas l'ordre public.[..] Pour ce motif, suite à cette tolérance qui est nôtre, il sera du devoir des Chrétiens de prier leur Dieu pour notre conservation, pour celle du peuple, et pour la leur propre ; et ce afin que le bien commun puisse continuer à être garanti dans toutes les parties de notre Empire et qu'ils eux-mêmes puissent vivre tranquillement dans leurs demeures. »

Par cet édit, non seulement Galère met fin à la persécution, mais, à la seule condition de ne pas troubler l'ordre public, il restitue aux Chrétiens la liberté de culte accordée par Gallien. Il les autorise aussi à reconstruire leurs lieux de culte et leur demande de prier pour la conservation de l'Empire et pour le salut des empereurs. C'est la première fois que le Christianisme est reconnu, officiellement et explicitement, comme une religion « licite. »

C’est un document extraordinaire, unique en son genre, qui formule pour la première fois l’idée de tolérance religieuse. Le texte est totalement conservé en latin et en grec. Sa publication est considérée comme moment historique tournant, qui crée des conditions pour la christianisation officielle de l’Europe et du monde. Dans la culture moderne il est connu aussi comme « L’édit de la tolérance. »


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