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La Slow TV débarque en France

Publié le 01 janvier 1970 par Marclindner @Socialtvfrance
Tokyo-reverse
Rester hypnotisé par son écran pendant 9h… Pari risqué et pour le moins surprenant. C’est pourtant ce que propose France 4 ce lundi 31 mars de 20h45 à 5h55, se calquant sur les succès de ce nouveau genre qu’est la slow TV apparu en Norvege.  Dans Tokyo Reverse on va suivre les déambulations (à l’envers) d’un jeune homme dans la mégalopole de Tokyo. Concept pour le moins original que l’on doit à  France 4,  qui poursuit sa politique de valorisation des nouvelles écritures.

Une expérience visuelle et sonore 

Le terme « expérience » est important. C’est en effet la première fois que la slow TV va être diffusée en France. Le genre, est  apparu pour la première fois en Norvège en 2009. A l’occasion du centenaire de la ligne ferroviaire reliant Bergen à Oslo, la chaîne publique NRK2  a proposé  au téléspectateur, de faire ce trajet, à la place du conducteur de train, le tout pendant 7h. 7h de paysages, accompagnées d’images d’archives lorsque le train passait sous un tunnel. Succès surprise (près du quart de la population norvégienne) pour la chaîne qui a eu très peur. Un des producteurs,  Rune Møklebust  raconte : « Dans la semaine de la diffusion de l’émission, nous avons commencé à penser: « Oh bordel, qu’avons-nous fait ? Il n’y a aucun moyen de se retirer, et nous sommes sur le point de transmettre sept heures de voyage en train ». Nous n’avions même pas eu le temps de regarder l’intégralité de l’enregistrement».

Depuis d’autres concepts ont étés proposés, toujours sur cette idée de marathon hypnotique : suivre l’embrasement d’un feu de cheminée, la conception d’un tricot…

Dans le cas de ‘Tokyo Reverse’, on suit un voyageur, Ludo, dans Tokyo. Un choix esthétique a été fait pour accentuer l’immensité et le mouvement omniprésent de cette ville: celui de faire déambuler notre voyageur face caméra et surtout à reculons, obéissant à une chorégraphie minutieuse. Ensuite monté dans le sens inverse de cette déambulation, le résultat est assez bluffant et déconcertant : le monde roulera, avancera à l’envers et à contre courant, à l’instar de notre voyageur. 

A cela s’ajoute un travail sur la musique. Radio Nova diffusera de minuit à 5h du matin les différentes compositions improvisées du musicien Francesco Tristano (accompagné de ‘quelques’ guests: Pascal Schumacher, Bachar Khalife, Brandt Brauer Frick, Thylacine, Limousine et Leonard Eto) qui accompagneront cette déambulation. Ce live sera enregistré de la Bellevilloise. 

labellevilloise

Un dispositif second écran

Pour accentuer l’immersion autour de la découverte de Tokyo, Ludo va poster ses impressions, ses photos et autres apartés sur Twitter via #tokyoreverse, Instagram et encore Vine. Par exemple, on verra à l’écran Ludo sortir son téléphone pour prendre une photo, qu’on retrouvera immédiatement sur le fil d’actualité du réseau concerné. Chaque péripétie (car oui il y en aura quand même) ou imprévu  rencontré sera mentionné sur ces différents réseaux.

A cela s’ajoute un jeu. 4 acteurs vont apparaître à l’écran. Les internautes, sur Twitter, devront les retrouver parmi les anonymes que Ludo va rencontrer. Il Est également prévu une carte interactive de Tokyo suivant les déplacements de Ludo; on verra à la fin à quoi ressemble graphiquement le voyage effectué.

La slow TV peut en effet être intéressante à observer depuis les réseaux sociaux. Le 16 juin 2011, NRK transmettait cette fois la croisière de l’express côtier norvégien, le ‘Hurtigruten’  allant de Bergen à Kirkenes pendant… 134 heures (faisant entrer l’émission dans le Guiness des Records). La page Facebook du voyage comptait plus de 63 000 fans, certaines escales apparaissant en TT et un pic d’un tweet toutes les 6 secondes a été observé pendant le weekend du 17 juin. 

Ce que la slow TV peut changer pour le PAF

En cas de succès d’audience Tokyo Reverse pourrait ouvrir la voie à d’autres concepts de slow TV, ce qui amènerait une modification certaine de la vision de la télévision. Ici, les drames, la succession de rebondissements et de contenus aussi vite consommés, aussi vite jetés, ne sont plus les éléments piliers d’une émission. Ce qui est mis en valeur, c’est au contraire une esthétique hypnotique et une certaine déconnexion. La diffusion prolongée est également un élément que l’on peut voir comme étant très déconcertant et certains pourraient juger l’expérience de la slow TV comme ennuyante et sans intérêt. Pourtant le caractère inédit peut attirer les jeunes ainsi que les passionnés de voyages. Autre atout cette fois au niveau de la production: la slow TV est en général peu coûteuse.

Alors, serez-vous au rendez-vous pour cette nuit blanche dans la capitale nippone ?


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