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VIH: En France, une découverte sur 4 reste tardive

Publié le 01 avril 2014 par Santelog @santelog

Chaque année en France, plus de 6.000 personnes découvrent leur séroposivité. Ce bilan, proposé par l’Institut de veille sanitaire dans son bulletin hebdomadaire (BEH) révèle, qu’en 2012, 27% des découvertes restent tardives, c’est-à-dire avec une charge virale très élevée, chez des patients déjà à stade avancé dans la maladie et très en deçà de la de la barre des 500 CD4/mm3. Un résultat préoccupant qui contribue à expliquer que le nombre de cas de sida chez des personnes ignorant leur séropositivité avant le sida ne diminue plus depuis de nombreuses années.

VIH: En France, une découverte sur 4 reste tardive – InVS-BEH
Le BEH a analysé les données de surveillance de l’infection à VIH et du sida en France en 2012, à partir de la notification obligatoire du VIH et du sida et de la surveillance virologique, ainsi que leur évolution depuis 2003 :

·   6.400 personnes (ont découvert leur séropositivité en 2012, dont,

·   42% d’hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH),

·   38% d’hétérosexuels nés à l’étranger,

·   18% d’hétérosexuels nés en France,

·   et 1% d’usagers de drogues injectables (UDI).

·   Sur l’année 2012, le nombre de découvertes augmente chez les HSH (+14%).

Une découverte sur 4 est tardive : 27% des découvertes en 2012 restent tardives (<200 CD4/mm3 ou stade sida) et si les diagnostics précoces (39% : ≥500 CD4/mm3 ou primo-infection) sont maintenant plus fréquents chez les HSH et les jeunes (de moins de 25 ans), les personnes de 50 ans et hétérosexuelles sont diagnostiquées les plus tardivement.

Seule une découverte sur 3 se fait à un stade >≥500 CD4/mm3, en amont du seuil de décision thérapeutique.

13% des découvertes sont effectuées au stade sida. D’ailleurs, souligne l’étude, le nombre de cas de sida chez des personnes ignorant leur séropositivité avant le sida ne diminue plus depuis 2006, alors que la diminution se poursuit parmi les personnes dont l’infection VIH est diagnostiquée, et qui peuvent donc bénéficier d’un suivi médical de leur infection.

Dans 40% des cas, ce sont les signes cliniques qui motivent toujours le dépistage : Parmi ces découvertes, le motif de dépistage le plus fréquent reste en effet la présence de signes cliniques liés au VIH, de primo-infection ou d’infection avancée, un motif néanmoins en régression depuis 2007. Les autres motifs restent minoritaires, et, en particulier l’exposition récente au VIH ne justifie que 22% des dépistages… Bilans systématiques et dépistages orientés vers d’autres pathologies motivent 32% des tests.

Enfin, le patient reste peu acteur dans ce dépistage puisque dans les 3 quarts des cas, c’est le médecin qui fait la demande.

En conclusion, si les efforts en matière de dépistage ont produit des résultats tangibles en 2012 chez les HSH, élargir le dépistage en population générale pour réduire le nombre de personnes ignorant leur séropositivité, en particulier chez les personnes hétérosexuelles, reste d’actualité. Car le nombre de découvertes de séropositivité en 2012 chez les hétérosexuels reste stable et leurs diagnostics toujours aussi tardifs. Au-delà, l’augmentation globale du dépistage reste faible  (+5% entre 2010 et 2012).

Source: InVS BEH N° 9-10 | 1er avril 2014 Découvertes de séropositivité VIH et sida – France, 2003-2012 (Vignette NIH)


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