Les clés de nos Jardins

Près de vingt-cinq pour cent des nîmois ont donc voulu donner les clés de nos Jardins de la Fontaine à des personnes qui ignorent à peu près tout de la richesse nîmoise et de ses origines diverses… divers, diversité, mots déclencheurs de boutons — printaniers — pour les fanatiques des thèses bleu marine.

Il faudrait pour ces adeptes d’une « Nîmes, ville française » faire la liste de toutes ces plantes, de toutes ces fleurs, de tous ces arbres qui peuplent nos Jardins à la Française et qui pourtant n’en viennent pas forcément, de France…

Dehors les arbres de Judée, les cèdres du Liban, les pins d’Alep, les tilleuls sibériens, les agaves mexicaines, fuyez, les marronniers d’Inde, loin de Nîmes les palmiers du Nil et leurs crocodiles enchaînés, les arbres à miel arabes appelés sophoras… j’arrête ici la liste pour ne pas être taxé de délateur…

Les plantes, les arbres, les fleurs que nous admirons, les plats que nous mangeons, les musiques que nous écoutons, les mots qui sortent de nos bouches, que nous lisons, que nous couchons sur le papier portent la trace des métissages qui nous ont nourris, des rencontres, des découvertes, des échanges, de notre humanité. C’est ainsi. Et qu’il me soit permis d’emprunter à Saint-Exupéry cette phrase éclairante :

« Si je diffère de toi, loin de te léser, je t’augmente ».

Et pour finir vraiment, voici un peu de la couleur de nos Jardins du matin contre ces matins bruns qui menacent alentour…