C’est le constat de cette étude de l’Université du Michigan qui révèle un nombre record de personnes âgées qui préparent leur fin de vie, en matière de soins médicaux et de santé. Ces conclusions, à paraître dans le Journal of the American Geriatrics Society, traduisent une prise de conscience plus sereine et la volonté d’épargner ses proches.
Ainsi, selon ces statistiques, issues de la cohorte Health and Retirement Study, menée sur un échantillon de 26.000 américains âgés de plus de 50 ans, 72% des personnes âgées auraient, en 2010, préparé des directives anticipées concernant leur fin de vie vs 47% en 2000, une augmentation forte en regard de la relative stabilité des taux d’hospitalisation ou de décès à l’hôpital, sur la même période, précisent les auteurs.
Alors qu’avec le vieillissement de la population, il s’agit d’élargir l’accès aux soins palliatifs et de réduire la durée d’hospitalisation au cours des 6 derniers mois de la vie, la tendance est positive, considère le Dr Maria Silveira, professeur adjoint au Département de médecine interne à l’UM et auteur principal de l’étude. Car, durant ces 2 décennies, la tendance est contraire, les taux d’hospitalisation en fin de vie ont progressé, en dépit des souhaits de la majorité des patients en fin de vie. La tendance est identique en France où toujours seule une personne sur 4 finit sa vie chez elle, 57% des décès survenant à l’hôpital, 11% en maison de retraite et 5% dans d’autres lieux qu’à domicile.
Les personnes âgées s’expriment plus volontiers sur leur fin de vie et en discutent plus souvent avec leurs proches : Elles semblent plus à l’aise avec l’idée d’aborder les différentes possibilités et de parler de la mort en général, comme si cela faisait aujourd’hui partie d’un contrôle de routine pour mettre ses affaires en ordre. L’objectif majeur est d’alléger le fardeau des proches, d’éviter de les mettre face à des décisions difficiles qu’il s’agisse de choix financiers ou médicaux.
Une récente étude française, de l’Ined montre ainsi que 10 % des arrêts de traitement, des intensifications du traitement de la douleur et des administrations de substances létales n’ont pas été discutés avec le patient et que le médecin a dû prendre la décision seul. Les décisions de fin de vie ne sont donc pas suffisamment discutées en amont avec les patients.
Un proche désigné pour gérer la fin de vie et des préférences de traitement connues : La désignation de la personne en qui la personne âgée a le plus confiance pour prendre les décisions médicales, moins difficile de prendre des décisions au sujet d’un traitement par exemple, devient de plus en plus fréquente.
Certains assureurs encouragent même aux Etats-Unis les médecins à envisager ces préférences avec leurs patients âgés, alors qu’ils sont encore en bonne santé. D’autant que ce type de décision prend en compte des raisons culturelles et/ou religieuses. Néanmoins, il est trop tôt pour conclure que cette préparation à la fin de vie pourrait déjà influencer les taux d’hospitalisation ou augmenter les chances de terminer sa vie à domicile.
« Un médecin qui aide un patient à se préparer à la fin de la vie prend en compte son âge, son état de santé et son mode de vie mais en famille il n’est jamais trop tôt pour en parler ».
Source: Journal of the American Geriatrics Society Advance Directive Completion by Elderly Americans: A Decade of Change (In Press) et University of Michigan Health System Record Number of Older Adults Completing Living Wills, Trend Had Little Impact on Hospitalization Rates
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