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Régine Deforges, femme libre

Publié le 05 avril 2014 par Goure

Régine Deforges est morte le 3 avril dernier. Comme je l'aimais en tant qu'écrivaine, féministe , femme libre et que nous avions le même âge ( elle , née le 15 août et moi,  le 31) vous pouvez imaginer ma peine.
Voyez ce qu'elle a écrit sur la vieillesse et que je partage entièrement:
"Toutes les restrictions qu'impose la vieillesse me déplaisent.Je trouve cela injuste. Certes , on peut dire plus facilement ce qu'on pense, mais ça ne me suffit pas.En esprit,  je ne suis pas vieille, mais mon esprit et mon corps ne sont plus en accord. Je me sens fragile et je n'aime pas cela."

"Les livres sont comme les rivières qui arrosent la terre entière, ce sont les sources de la sagesse".

La vie de Régine Deforges en quelques dates :
15 août 1935 : naissance à Montmorillon (Vienne)
15 août 1967 : crée une maison d'édition de textes érotiques, L'Or du temps
1976 : premier roman, Blanche et Lucie
1981 : La Bicyclette bleue
2007 : Et quand vient la fin du voyage
2013 : L'Enfant du 15 août, Mémoires
3 avril 2014 : mort, à 78 ans

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  Une « femme passionnément libre »

Le président François Hollande a souligné jeudi soir dans un communiqué que « Régine Deforges était une femme libre, passionnément libre » qui « est restée une rebelle, engagée dans un féminisme rayonnant et un combat jubilatoire contre les tabous ». « Editrice courageuse, elle a défendu la liberté de création contre toutes les censures et tous les conformismes », selon le président de la République.

Pour la ministre de la culture, Aurélie Filippetti, « plus qu'une écrivaine, Régine Deforges était une amoureuse des livres et des métiers du livre ; elle a ainsi été tour à tour libraire passionnée, relieuse, éditrice convaincue ou encore scénariste », a écrit la ministre dans un communiqué. Aurélie Filippetti se souvient de la « féministe, dynamique et volontaire », qui a fondé en 1968 « sa propre maison d'édition, L'Or du temps », et est devenue « de ce fait la première éditrice française ».  Ces écrits « ont été pour beaucoup de femmes vécus comme des plaidoyers défendant le droit à s'assumer seules », met en avant la ministre de la culture. 

Citations de Régine Deforges:
"Je dois à Lucie ma passion des livres. Lucie avait toujours un livre dans la poche de son tablier. Et, quand elle allait aux champs garder les vaches, accompagnée de son grand chien noir, elle s'asseyait au pied d'une haie, à l'écart souvent des autres femmes. Elle sortait de sa poche une de ces petites publications mal imprimées, à vingt centimes, à la couverture illustrée, et se perdait dans sa lecture. Ces petits livres avaient été lus et relus. Ils étaient sales, déchirés, usés. Dans les greniers à grains de la ferme, il y avait des "maies", de grands coffres pleins de livres d'où sortait une odeur de moisi quand on en soulevait le couvercle. Leur découverte a été pour moi un des moments les plus extraordinaires de mon enfance. Toute la littérature était là : la pire et le meilleure. Victor Hugo et Paul Féval, Lamartine et Zévaco, Balzac et Georges Ohnet, Jules Verne et Xavier de Montépin, George Sand et Delly, Voltaire et Léo Taxil, Zola, Daudet, Gautier, Gaston Leroux, Maurice Leblanc, Gyp, Rachilde, Dumas... J' ai lu par dizaine des romans d'amour larmoyants, de rocambolesques romans d'aventures. Lucie les avait tous lus, tous dévorés. Bien sûr, elle ne lisait pas autant qu'elle le voulait, la vie de la terre était dure en ce temps-là. Il fallait s'occuper de bêtes et des hommes. Les bêtes passaient toujours avant les hommes. Les femmes venaient bien après."

"Là où vous allez, n’oubliez pas les choses simples, soyez ouverte aux autres, laissez tout égoïsme, c’est en aimant que vous serez aimée."

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