Politique et vertu

Il y a quelque temps, subissant une nouvelle fois lors d’un déplacement les rigueurs de la pluie, François Hollande avait détourné une maxime célèbre en un amusant « Gouverner, c’est pleuvoir ». Il semble malheureusement que le mauvais sort s’acharne sur lui : au lendemain de la défaite socialiste au premier tour des élections municipales, on apprenait que le nombre des chômeurs avait fortement augmenté au mois de février. Puis, dans la foulée, c’est le Conseil constitutionnel qui rejetait l’élément le plus important de la loi dite Florange, la vidant pratiquement de son contenu. Nous réussissons le plus souvent  grâce à nos qualités mais un peu de chance ne nuit jamais.

Les réélections des Balkany, Bechter, Mallick, Santini, Woerth et tutti-quanti m’avaient conduit à croire que les électeurs de droite étaient plus indulgents à l’égard de leurs élus en délicatesse avec la justice que ne l’étaient les partisans de gauche. Tâchant de valider cette hypothèse, j’ai parcouru quelques supports d’information, en particulier slate.fr. Je dois malheureusement conclure que cette différence n’est pas aussi nette qu’il m’avait semblé. Si les élus dont l’honnêteté a pu être mise en doute sont plus nombreux à droite qu’à gauche, si la proportion de ceux qui sont ensuite réélus malgré leurs faiblesses est plus forte à droite qu’à gauche, il faut cependant reconnaître que les électeurs de gauche ne sont pas impitoyables à l’égard de ceux qui furent soupçonnés ou condamnés. Ils peuvent eux aussi continuer à apporter leurs suffrages à des personnes aux prises avec la justice. On se fait ainsi parfois des illusions.

Ma recherche m’a permis de découvrir l’existence d’un livre de Gabriella Riou  Harchaoui et Philippe Pascot, joliment titré « Délits d’élus ». Cet ouvrage recense les 400 élus mêlés à des affaires douteuses. Une lecture certes instructive mais combien navrante.