Au cœur des ténèbres

Chronique « Au cœur des ténèbres  » : « Quand je serai grand, j’irai là. »

Scénario de Stéphane Miquel, dessin de Loïc Godart,

Public conseillé : Adultes

Style : Adaptation littéraire Paru chez Soleil (collection Noctambule), le 5 mars 2014

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Un récit librement adapté

Cette histoire est librement adaptée du roman Joseph Conrad tout en gardant la structure narrative du livre.
A noter que ce roman a aussi inspiré Francis Ford Coppola pour son magistral « Apocalypse Now ». Il transporte avec génie cette descente aux enfers dans le continent noir dans l’horreur de la guerre du Vietnam.

L’histoire

Charles Marlow, marin aguerri aujourd’hui, narre à son équipage sa découverte de l’Afrique qui la transforma à jamais.
Jeune marin, il est missionné par une compagnie de commerce colonial pour effectuer une mission en Afrique.
Au Congo, Il doit retrouver la trace du mystérieux Kurtz qui fait la fortune de la compagnie grâce à sa production d’Ivoire.
S’engage alors une longue descente aux enfers le long du fleuve et un voyage intérieur dont le jeune Charles Marlow ne sortira pas indemne

L’ambiance

Le récit navigue entre voyage initiatique et descente aux enfers.
Cette ambiguïté installe une ambiance sombre et pesante accompagnant Charles tout au long de son voyage intérieur.

La narration

Œuvre profonde oscillant entre poésie et philosophie.
La structure du récit suit symétriquement l’histoire de Charles, de sa découverte de l’Afrique jusqu’à sa rencontre avec la fiancée de Kurtz, et sa réflexion sur le monde qui l’entoure.

Le dessin

Le trait de Loic Godart fait corps intelligemment avec l’histoire et évolue en fonction des différentes étapes du récit. Il se déforme et s’assombrit au fur et à mesure de la descente aux enfers de Charles.

Les auteurs

Journaliste pendant près de quinze ans, Stéphane Miquel coécrit des scénarios de courts et longs métrages pour le cinéma.
Il se tourne enfin vers le neuvième art et rencontrera le succès avec plusieurs albums ; « les insurgés d’Edaleth », « L’Anatomiste », « Kookabura Universe T5 », « Black Bank », « Bad Legion »…
Diplômé de l’école de dessin « Emile Cohl » de Lyon, Loïc Godart se dirige naturellement vers la bande dessinée. Il collabore une première fois avec Stéphane Miquel sur « L’Anatomiste » puis sur « Le joueur » adapté de Dostoïevski.

Pour résumer: 14/20

Une œuvre poétique et philosophique avec une réflexion profonde sur le colonialisme et sur « le concept de l’homme sauvage ».
Le texte, magnifique, ne s’adresse pas au grand public. La qualité de l’écriture et la place importante prise par le texte focalisent toute l’attention du lecteur au détriment du dessin.
Bref, même si j’ai pris beaucoup de plaisir à lire, la lecture de cette BD n’est pas accessible à tous et s’adresse à un public averti.